Le jeu collectif n’est hélas pas encore au rendez-vous
À chaque rentrée son lot de surprises !
L’année dernière, nous avions eu droit, lors des entretiens d’Inxauseta, à une attaque en règle, sans doute organisée, contre les promoteurs. Il leur était reproché une baisse de la qualité des logements produits : réduction des surfaces, des hauteurs et du nombre de fenêtres, "cuisine ouverte" réduite à "un mur du salon", manque de rangements, mono-orientation, etc.
Traduites dans un rapport à charge remis au Gouvernement, ces exigences, pour certaines irréalistes, ont préfiguré la création du Pinel + qui conditionne l’application du taux plein de réduction d’impôt au respect de critères de qualité d’usage et de performance énergétique. Quand le mieux devient l’ennemi du bien, une fois de plus…
Cette rentrée ne déroge pas à la règle.
La même petite musique se fait à nouveau entendre, telle une mauvaise ritournelle.
Le sujet, porté cette fois par Christine Leconte, présidente de l’Ordre des architectes : la standardisation de l’architecture serait liée, selon elle, à la promotion immobilière. Dédouanant au passage les architectes, elle nous rend pour uniques responsables de l’uniformisation, supposée, de l’architecture.
Je ne remets absolument pas en cause son droit le plus élémentaire à la critique.
Ce que je regrette en revanche, c’est le manque de nuance dans ses propos, à la fois extrêmement caricaturaux et surtout datés. Cette approche est totalement obsolète et surtout isolée. Les nombreux échanges que j’ai avec les adhérents et de nombreux architectes sur ce sujet attestent des bonnes relations de travail que nous avons avec eux.
La réponse que nous pouvons lui opposer, basée sur des faits et non des dogmes, se trouve dans l’ouvrage intitulé « Embellisseurs de ville, Embellisseurs de vie » que la FPI France vient de publier. Comme je l’indique en préambule de cet ouvrage, « les promoteurs construisent généralement sur des terrains occupés par des friches, de vieux ateliers ou des bâtiments vétustes. Dans l’immense majorité des cas, le résultat est bien plus séduisant que l’état dans lesquels nous les avons trouvés ».
Je vous invite également à lire les commentaires des élus. J’en cite un au passage : « [l’architecture est] osée et c’est le signe du renouveau de la ville tout en évitant surtout le plagiat architectural ».
L’ouvrage met en exergue toute la diversité, la qualité et l’originalité de nos réalisations. Pour des raisons matérielles, il a fallu faire un choix drastique : un peu moins d’une cinquantaine d’opérations ont été retenues alors que plus de 150 réalisations, toutes de qualité, ont été analysées.
Autre exemple encore plus significatif de l’engagement des promoteurs dans leur recherche de la qualité et du beau : le concours des Pyramides d’Or de la FPI. Le succès croissant des pyramides, dont l’objet est de promouvoir la qualité et l’innovation, est la plus belle réponse que nous pouvons faire à nos détracteurs. Le cru 2022 s’annonce exceptionnel : 650 candidatures ont été déposées, soit près de 150 dossiers de plus que les années précédentes.
Aurions-nous été en capacité de déposer autant de dossiers si, comme l’avance péremptoirement Christine Leconte, nous ne produisions que des projets standardisés et uniformisés ?
Bien loin de la standardisation, je veux aussi évoquer le programme du ministère de la Culture « 1 Immeuble 1 Œuvre », que la FPI soutient et accompagne depuis sa création en 2015 : en finançant l'acquisition d’œuvres artistiques dans leurs programmes immobiliers, les promoteurs signataires de la charte « 1 Immeuble 1 Œuvre » soutiennent la création contemporaine et valorisent l’architecture. Cet engagement inédit améliore le cadre de vie des habitants dans le résidentiel ou des salariés dans les bureaux, en permettant au plus grand nombre d’accéder à la création artistique. Je me réjouis de cette volonté commune de produire du beau grâce à la complémentarité des talents respectifs des artistes, des promoteurs et des architectes !
Triste époque : alors que nous militons, au travers de l’Appel de Strasbourg, pour un esprit d’ouverture et pour l’union de l’ensemble des acteurs de la construction pour défendre tous ensemble l’acte de construire, d’autres préfèrent, encore et toujours, un corporatisme stérile et la caricature.