Le logement neuf, angle mort du plan de relance
Le logement neuf, qui répond aux besoins des Français tout en soutenant la croissance, a toujours été au cœur des plans de relance. 2020 marque une rupture : les mesures de soutien à la construction sont peu ambitieuses et n’auront pas d’effet immédiat. Un complément est rapidement nécessaire.
Le logement neuf est en crise
La baisse de la production de logements, liée notamment au cycle électoral municipal, a été accélérée par l’épidémie de Covid. Sur les 12 derniers mois par rapport aux 12 mois précédents, nous avons déjà perdu 50 000 logements autorisés. Au S1 2020, les promoteurs ont mis sur le marché près de 50 % de logements de moins qu’au S1 2019. En 2020, la baisse du nombre de permis de construire délivrés pourrait approcher 100 000 soit un quart de la production annuelle. Or un logement neuf représente 2 emplois créés ou sauvegardés.
Pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France :
« La crise de la construction pourrait à elle seule supprimer autant d’emplois que le gouvernement espère en créer avec le plan de relance ».
Le plan de relance manque d’ambition
Si les entreprises de promotion seront bien soutenues par les mesures générales du plan (financement, formation, fiscalité etc.), leur activité ne bénéficiera que de deux aides « métier » : une aide aux maires « densificateurs » (350 M€ sur deux ans) que la FPI réclamait depuis longtemps et un fonds « friches » (300 M€). Soutiens de la production, elles vont dans le bon sens, mais elles ont trois défauts : une portée limitée au regard des enjeux, une grande complexité de mise en œuvre et un effet différé. Si rien ne les complète, le risque est fort de voir la production durablement affaiblie, avec deux conséquences majeures à court terme : une contraction de l’activité et une pénurie de logements abordables.
Des compléments au plan de relance sont nécessaires et urgents
Le soutien de la rénovation est nécessaire et pertinent, mais il remet très peu de logements sur le marché. Nous avons donc toujours besoin de produire du logement neuf. Pour cela, il faut faciliter la production par la simplification administrative et la digitalisation. Il faut surtout prolonger les dispositifs de soutien (Pinel et PTZ), qui arrivent à échéance en 2021, en les faisant évoluer si nécessaire : il est encore temps de le faire dans le PLF 2021.
Pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France :
« La construction de 2021 et les logements de 2022 dépendent des permis de constuire que nous obtiendrons dans les six prochains mois. C’est donc maintenant qu’il faut agir, en aidant les maires et en soutenant les acquéreurs ».