Chiffres de la construction : le collectif toujours à la peine
L’Etat a diffusé ce matin les chiffres de la construction (permis de construire et mises en chantier) pour l’année 2019. La légère baisse des chiffres globaux sur l’année ne doit pas masquer les difficultés particulières du logement collectif.
Une apparente stabilité par rapport à 2018, à prendre avec précaution
Entre 2018 et 2019, les permis de construire (PEC) ont baissé de 2,3 % et les mises en chantier (MEC) de 1 %. Ces chiffres sont sauvés par un mois de décembre atypique, en croissance marquée par rapport à un mois de décembre 2018 très faible. A fin novembre, il faut se souvenir que les permis baissaient encore en rythme annuel de 5,1 % et les mises en chantier de 3,3 %.
L’Etat insiste sur la forte croissance du logement collectif en fin d’année, avec une hausse des PC de 19 % entre le T3 et le T4. Mais cette hausse est en trompe l’œil, car la référence la plus pertinente reste le T4 2018. Or dans ce cas, la progression des PC est beaucoup plus modeste : +3,7 % en logement collectif ordinaire et +2,5 % pour les logements individuels groupés. Seuls les logements en résidence, sur des volumes plus faibles, enregistrent une progression marquée. On peut donc plus parler d’un T4 2019 en légère inflexion pour le collectif.
L’Etat compare également la production 2019 à la moyenne des cinq années passées, pour constater une hausse, mais ce faisant, il intègre une période, entre 2014 et 2015, où la production était à son point bas (moins de 380 000 PC par an, contre 450 000 en 2019). En 2019, la construction reste en-deçà des bonnes années 2016-2018.
Une dynamique divergente entre le logement individuel, en progression, et le logement collectif, en baisse
Les statistiques des PC montrent une nette divergence entre le logement individuel pur, dans le diffus (+4,6 % entre 2018 et 2019) et le collectif (-6,8 % pour les appartements et -3,4 % pour l’individuel groupé). Le marché fonctionne aujourd’hui à rebours de la volonté du gouvernement de lutter contre l’artificialisation et d’encourager la densification et la reconstruction de la ville sur elle-même.
Ce raisonnement en tendance doit être complété par un rappel des chiffres bruts, qui montrent que nous aurons lancé beaucoup moins de projets de logements collectifs en 2019 que les années précédentes : 227 500 PC, soit une baisse de 15 000 logements par rapport à 2018 et de plus de 30 000 par rapport à 2017 ! Autant de logements qui ne sortiront pas de terre là où pourtant nous ne parvenons pas à satisfaire tous les besoins.
Enfin, les mises en chantier d’aujourd’hui sont le résultat des autorisations délivrées deux ans auparavant. Leur baisse est donc devant nous : d’ailleurs, pour les logements collectifs ordinaires, alors que la baisse sur un an n’est que de 1,7 %, elle atteint -6,2 % sur le dernier trimestre.
Pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France :
« Avec 450 000 logements autorisés et 410 000 logements commencés en 2019, la France reste un pays bâtisseur et il faut s’en réjouir. Mais il ne faut pas se dissimuler pour autant que les chiffres du logement collectif, en baisse sensible par rapport à la période 2016-2018, restent décevants. Nous peinons toujours à lancer des programmes dans les villes où les besoins de logements sont les plus criants ».
A propos de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de France
La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) est l’unique instance professionnelle représentant les promoteurs immobiliers du secteur privé en France, dont elle négocie les accords de branche. Le chiffre d’affaires de la promotion privée s’élève à 41,9 milliards d’euros, elle emploie 32 300 personnes (données rapport de branche 2018). La FPI rassemble 630 sociétés de promotion adhérentes via 18 chambres régionales, en métropole et outre‐mer. Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics sur la production immobilière (logement, immobilier d’entreprise et résidences services), la FPI promeut les intérêts de la profession. Dans cette optique, elle échange avec l’ensemble des acteurs du secteur de l’immobilier et participe activement à l’élaboration des textes législatifs et réglementaires.
La FPI met à disposition des décideurs publics son Observatoire Statistique National du logement neuf, élaboré à partir de la production et des ventes de ses adhérents et représentant 90% du marché.
La FPI intervient également auprès des instances européennes via Build Europe dont elle assure la présidence depuis mai 2018.
La FPI est présidée par Alexandra François-Cuxac depuis 2015.