Aides aux acquéreurs de logements neufs : l’Etat a pris conscience de l’insuffisance du plan de relance
La presse a relayé l’annonce le 9 septembre par le Ministère chargé du Logement d’une prolongation et d’une amélioration du dispositif Pinel et du Prêt à taux zéro (PTZ). Ces mesures étaient attendues en complément du plan de relance, dont la construction de logements était un « angle mort ». Indispensables pour répondre à l’urgence d’un secteur en crise, elles devront être précisées en loi de finances.
Il faut soutenir le logement neuf pour répondre à deux urgences
La première urgence est économique, et elle est double :
- favoriser l’accès à un logement abordable pour des ménages locataires ou propriétaires, fragilisés par le chômage et le resserrement du crédit (pour mémoire, grâce au dispositif Pinel, un couple au salaire médian (1800 € net/mois) peut se loger dans un T3 dans une métropole régionale avec un taux d’effort de seulement 20 %).
- relancer la production de logements neufs, qui a baissé de moitié depuis le début de l’année. La prolongation du Pinel et du PTZ va donner de la visibilité aux opérateurs sur la commercialisation de leurs programmes en 2021 et 2022, et leur permettre de les lancer dès maintenant. C’est la mesure d’urgence la plus efficace pour contre-balancer la perte probable de près de 100 000 logements cette année.
Le seconde urgence est environnementale.
Nous avons besoin de faire une ville plus durable et plus résiliente, une ville plus moderne également, qui s’adapte vite aux nouveaux modes de vie et aux nouveaux usages. La construction permet de le faire rapidement et à moindre coût. Construire, c’est verdir ; construire, c’est transformer ; construire, c’est moderniser.
Pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France :
« Le plan de relance met l’accent sur la rénovation. Elle est nécessaire, mais pas suffisante : elle ne crée pas un logement de plus et ne change que très lentement la ville. Il fallait combler le manque de soutien du neuf : l’annonce du Gouvernement marque cette prise de conscience ».
L’Etat doit faire preuve de pragmatisme et de volontarisme
L’Etat annonce une volonté de « verdir » ces dispositifs : c’est une évolution nécessaire, pour mettre la filière au service du bas-carbone ou de la sobriété foncière, mais attention aux excès d’ambition, qui pourraient être contre-productifs. Soyons pragmatiques, sur ce point comme sur les autres évolutions envisagées (territorialisation et plafonds de loyer) : les dispositifs doivent rester simples, opérationnels et ne générer ni délais, ni surcoûts excessifs. Pour fixer les bons curseurs, il faut que l’Etat sache travailler avec les opérateurs, qui connaissent mieux que personne les clients et les marchés.
Mais attention, prolonger et améliorer ces dispositifs ne suffira pas pour relancer la production, si les permis de construire sont délivrés au compte-gouttes.
Pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France :
« Nous attendons de l’Etat non seulement qu’il crée les conditions de la reprise, et je salue l’annonce du 10 septembre, mais aussi qu’il partage cette ambition avec les collectivités locales. Chacun doit être convaincu que le développement du logement neuf abordable, durable et verdi est une réponse à l’urgence économique et environnementale ».