Vous n’avez toujours pas le monopole du vert
La semaine passée, je partageais avec vous l’idée que l’immobilier neuf est déjà très vert et que les promoteurs n’ont donc pas à rougir de leur production.
Lire l'édito du 9 juillet 2021 : Vous n'avez pas le monopole du vert
Autre illustration cette semaine, à travers la notion de frugalité.
La frugalité est à la mode : pour atteindre nos objectifs de neutralité carbone en 2050, nous sommes tous invités à réviser nos modes de production et de consommation, dans le sens de l’économie et de la réduction des besoins. Indiscutablement, cela va dans le bon sens, mais paradoxalement, ce nouvel impératif est souvent retourné contre les promoteurs !
Paradoxe, en effet, car s’il est bien un type de production de bâti économe (en matériaux, en terrain, en transports), c’est le logement collectif dans le cœur des villes. A contrario, nous nous disions cette semaine avec François Payelle, un de mes prédécesseurs à la présidence de la FPI, qu’une maison individuelle dans le diffus loge un ménage dans 120 m2 sur une parcelle de 1000 m2, en moyenne, mais qu’avec ces mêmes 1000 m2 de terrain, un promoteur logera des dizaines de personnes.
La confusion vient de ce que le neuf est perçu comme utilisant trop de béton, très chargé en CO2. A nous, donc, de montrer que les matériaux biosourcés prennent une part croissante dans nos programmes, et que cette dynamique va s’accélérer. A nous surtout de montrer que le collectif neuf, par sa densité, est très économe en foncier et qu’à ce titre, il est totalement nécessaire à la réussite de l’ambition du « zéro artificialisation nette » (ZAN).
La frugalité, c’est le contraire du superflu : qui dira qu’en France, aujourd’hui, le logement abordable que nous produisons là où les besoins sont les plus criants est superflu ?
Pascal Boulanger
Président FPI France