Réunions de la dernière chance ?
Un événement politique important a eu lieu la semaine dernière : la réunion de lancement du conseil national de la refondation dédié au logement (CNR-Logement), voulu par le président de la République et mené sous la responsabilité d’Olivier Klein, ministre en charge de la ville et du logement.
Nous nous étions tous réjouis, en juillet dernier, de la nomination d’un maire au poste de ministre en charge du logement : un maire, surtout bâtisseur comme Olivier Klein, est le mieux placé pour comprendre les enjeux actuels de l’acte de construire.
Olivier Klein a affiché, dès sa nomination, sa volonté de « construire plus pour loger plus ».
Il l’a rappelé lors de ce premier CNR-Logement.
Mais surtout, il a fait preuve de conviction, en s’appuyant sur sa propre expérience, lors des débats en allant au-delà des chiffres produits par la direction du Trésor qui laissaient entendre que la situation du logement en France était sous contrôle.
Sa connaissance du terrain et son expérience nourrissent sa réflexion et lui donnent le recul nécessaire face aux certitudes de l’administration. C’est suffisamment rare pour être souligné.
En tout état de cause, le conseil national de la refondation n’est autre que la Stratégie Nationale du Logement que nous avons appelé de nos vœux lors du Congrès de Strasbourg.
Nous préconisions en effet l’élaboration sans délai d’une Stratégie Nationale du Logement qui réunirait toutes les parties-prenantes, pouvoirs publics, promoteurs, constructeurs, élus locaux, associations, usagers.
Cette préconisation reste plus que jamais d’actualité, notamment sur la nécessité de réunir autour de la table tous les acteurs concernés.
Or j’ai pu constater la quasi-absence, au CNR-Logement, de deux acteurs majeurs de la politique du logement : les maires et le ministre du budget.
En dehors de Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne et co-pilote d’un groupe de travail du CNR, et Thierry Repentin, maire de Chambéry, aucun élu local ni représentant d’une association d’élus ne s’est manifesté lors de ce CNR-Logement. Les maires étant essentiels, débattre sur les moyens de réconcilier la France avec l’acte de construire en leur absence est inenvisageable. Cet oubli a été relevé par les participants.
Autre absence, celle du ministre du budget ou de ses représentants. L’expérience nous montre que, depuis maintenant plus de 20 ans, la politique du logement se définit à Bercy en raison de ses incidences budgétaires et fiscales. Nous ne pouvons travailler à des mesures destinées à relancer la construction de logements neufs en France sans y associer des représentants du ministre en charge du budget.
Je pense qu’une meilleure stratégie serait, non pas de fédérer dans un premier temps l’ensemble des acteurs autour d’une position consensuelle et ensuite de les porter auprès des maires et du ministre du budget, mais plutôt de les associer dès le départ.
D’autant plus que les solutions sont pour l’essentiel déjà connues : une vingtaine de rapports, dont celui de la Commission présidée par François Rebsamen fin 2021, les mettent en exergue, auxquels il faut, bien sûr, rajouter nos propositions avancées dans l’Appel de Strasbourg.
En conséquence, au-delà de nos contributions et propositions que nous continuerons à porter lors des différentes réunions du CNR-Logement, nous ferons tout pour accompagner Olivier Klein afin que le CNR-Logement soit un succès et débouche sur des propositions concrètes et opérationnelles.
C’est dans ce sens que je milite pour que des maires emblématiques et le ministère du budget soient dès le départ associés à cette démarche.
C’est un des facteurs-clés de son succès.
Pascal Boulanger,
Président de la FPI France