Nationale

Editorial du Président

Vite

L’heure n’est plus aux tergiversations. L’adoption rapide du projet de loi de finances pour 2025 est maintenant une nécessité absolue. Chaque jour qui passe sans avancée concrète aggrave une situation déjà critique pour notre secteur et pour nos concitoyens.

Je salue la décision prise par le gouvernement de reprendre les débats à partir du texte voté au Sénat. Nous gagnerons ainsi un temps précieux. Ce sont des signaux encourageants, mais il faut maintenant transformer ces engagements en actes concrets, et vite.

C’est pourquoi j’en appelle à la responsabilité des parlementaires, en particulier ceux qui siégeront dans la commission mixte paritaire (CMP) chargée de proposer un texte de compromis qui, si elle était conclusive, permettrait l’adoption du projet de loi de finances pour 2025 dans les délais les plus courts possible. L’intérêt général doit primer sur les querelles partisanes qui bloquent notre pays depuis trop longtemps.

Dans ce contexte, les mesures clés concernant le secteur du logement doivent impérativement être préservées, voire améliorées et surtout validées.

Il est notamment nécessaire d’adopter la sortie en sifflet du dispositif Pinel, dont l’intérêt est dorénavant bien compris par les parlementaires. Cette mesure permettra de sécuriser de nombreux projets déjà en cours de commercialisation qui sans cela risquent d’être bloqués. Il s’agit par cette mesure de permettre aux acquéreurs qui ont réservé un logement Pinel en toute fin d’année 2024 de confirmer leur achat en autorisant la signature de l’acte notarié d’ici le 31 mars 2025.

Il est surtout indispensable de maintenir la mesure d’exonération temporaire des donations en numéraire pour l’achat d’un logement neuf qui a été votée au Sénat. Cette initiative stimulerait directement l’acte de construire et permettrait de produire les logements dont les Français ont tant besoin.

Ces mesures ne doivent pas être fragilisées ou prises en otage par des divisions inutiles.

En effet, le marché du logement traverse une crise sans précédent et derrière les chiffres de baisse drastique des ventes de logements neufs, il y a des réalités humaines et économiques. Les entreprises du secteur (promotion immobilière et entreprises du bâtiments) sont en grande difficulté, les faillites se multiplient, les destructions d’emplois s’accélèrent.

Nos concitoyens peinent de plus en plus à se loger, de nombreux jeunes renoncent à leurs études faute de logement et le marché du travail se bloque progressivement, car la mobilité résidentielle s’effondre.

Le logement n’est pas un secteur comme un autre. Il est le moteur silencieux de la croissance économique et sociale. Ne pas agir aujourd’hui, c’est hypothéquer la reprise de demain.

Il ne s’agit pas ici de défendre des intérêts particuliers, mais bien de remettre la France sur la voie de la relance. Les mesures préconisées par la FPI, partagées par d’autres acteurs de la filière, sont des réponses concrètes à une situation urgente.

Je le redis : nous n’avons plus le luxe d’attendre. Il faut que le projet de loi de finances pour 2025 comprenant notamment les mesures que j’ai citées mais je pourrai en ajouter d’autres (extension géographique du PTZ pour accompagner la primo-accession) soient adoptées sans plus tarder.

2025 doit être l’année du sursaut, non celle de l’immobilisme. J’en appelle à tous les parlementaires : agissez avec responsabilité. Les Français comptent sur vous.

Pascal Boulanger, président de la FPI