Vertigineux
Parfois il n’est pas nécessaire d’anticiper longtemps à l’avance un événement pour que celui-ci soit un succès.
Le point presse MEDEF-FPI qui a eu lieu le 13 mars dernier au marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) en est l’exemple.
Son principe a été acté lors d’un échange téléphonique que j’ai eu le vendredi soir avec Patrick Martin, président du MEDEF. Il n’a pas hésité une seconde pour prendre la décision de se déplacer au MIPIM et afficher son soutien sans faille au secteur de la promotion immobilière.
En deux jours ouvrés, les équipes du MEDEF et de la FPI ont organisé ce déplacement et ce point presse qui a été un franc succès. Merci à elles.
Et surtout, merci à Patrick Martin et à Bruno Arcadipane, vice-président du MEDEF, qui ont, devant la presse, fait passer des messages simples et percutants et ont réaffirmé que « l’intérêt des finances publiques est de relancer la construction ».
Explications :
La baisse de l’activité dans le secteur de la construction, due pour l’essentiel à la chute des ventes de logements neufs, pèse, en 2023, à hauteur de 0,3 % sur la croissance de l’économie française. La croissance du PIB aurait pu s’établir à 1,2%. Elle ne dépasse pas 0,9%.
Autre effet : de moindres rentrées de TVA. J’avais eu l’occasion d’alerter le gouvernement, au printemps 2023, en prévoyant, sans pouvoir la chiffrer, une baisse des recettes de TVA pour l’Etat.
C’est dorénavant une réalité. Bruno Le Maire a annoncé, le 6 mars dernier en Commission des Finances, des recettes de TVA inférieures aux prévisions de 1,4 milliard d’euros.
Aucune réponse n’a été donnée à la question du député François Jolivet qui souhaitait connaître l’impact de la chute des ventes de logements neufs dans cette baisse de recettes de TVA.
Je l’estime, par rapport à une année normale d’avant Covid, à plus de 3 milliards d’euros.
Dernier effet. Comme l’a également indiqué Patrick Martin, la perte, en 2024 et 2025, de 300 000 emplois liée à la crise de l’immobilier va aboutir à un manque à gagner de 6 milliards d’euros de cotisations sociales et de 3 milliards d’euros de prestations complémentaires.
Les chiffres deviennent très vite vertigineux.
15 milliards d’euros de manque à gagner pour l’Etat et les organismes sociaux, a minima. Le coût en 2024 et 2025, pour l’Etat, de son inaction dans le domaine du logement est abyssal, et je ne compte pas les pertes de recettes fiscales pour les collectivités locales (taxes foncières, droit de mutation, etc.).
Incompréhensible : en voulant économiser 2 milliards d’euros sur le dispositif Pinel, le gouvernement va dégrader les comptes publics de 15 milliards d’euros.
Résoudre la crise du logement est vital pour nos concitoyens, qui aujourd’hui ne trouvent pas à se loger correctement.
Résoudre la crise du logement en soutenant l’investissement immobilier est vital pour notre économie.
Une fois de plus, on vous l’aura dit !
Pascal Boulanger, président de la FPI France