Vers une vague massive de création d’entreprises dans la promotion ?
Depuis plusieurs mois, la promotion immobilière est sous le feu des critiques. La cause est entendue : nous produisons mal, tout focalisés que nous sommes sur nos calculs de marge.
Je ne parle pas de la ministre Emmanuelle Wargon, qui veille toujours à souligner la nécessité de ne pas opposer les professions entre elles, et de trouver des réponses systémiques à un problème systémique – celui de la crise de l’offre. Je parle de ces commentateurs et professionnels qui connaissent mieux notre métier que nous, et les besoins de nos concitoyens mieux que les intéressés eux-mêmes... Ils ont applaudi un « référentiel qualité » très théorique, alors que notre référentiel, à nous promoteurs, ce sont justement nos clients.
Je suis tenté de leur dire « devenez promoteurs et rejoignez la FPI ! », puisqu’ils détiennent les secrets du foncier bon marché, du grand logement abordable et de la qualité gratuite. Rien de plus facile : ils n’ont même pas besoin de diplôme pour s’installer ! Nos instances leur proposeront des cotisations FPI symboliques, tant nous serons tous impatients de les voir à l’œuvre et d’apprendre de leurs opérations. Comme disait Mao, « que 100 fleurs s’épanouissent, que 100 écoles rivalisent » : notre profession va connaître sa Révolution culturelle, grâce aux visionnaires qu’elle accueillera bientôt.
J’ironise, mais c’est sur un fond d’amertume, parce qu’en réalité, nous resterons longtemps les seuls, sur le terrain, à assumer les contradictions que notre pays refuse de voir : contradiction entre la surenchère sur la qualité et la quête du logement abordable, ou contradiction entre la dénonciation de la crise du logement et l’hostilité envers la construction.
Pascal Boulanger
Président de la FPI France