Nationale

Editorial du Président

Une lueur d’espoir ?

La semaine dernière, le président du Medef a convié la fédération des promoteurs immobiliers à échanger avec lui sur les questions du logement. Participaient également à cet échange d’autres fédérations telle que la fédération française du bâtiment et Action Logement.  

Geoffroy Roux de Bézieux, qui s’était déjà exprimé en décembre dernier lors de la remise des Pyramides d’Or 2021, a parfaitement compris l’enjeu du logement en France et les dangers que fait porter la faiblesse de la construction de logements collectifs neufs sur la santé économique de notre pays.

Partant du constat que l’absence d’une politique ambitieuse du logement a été un des échecs du quinquennat précédent, cet échange m’a permis de rappeler les messages forts que je porte depuis quelques mois maintenant au nom des adhérents de la FPI: mettre en œuvre une pause normative, prévoir un dispositif d’accompagnement des maires bâtisseurs, en leur reversant une part de la TVA immobilière ou encore assouplir le zonage afin d’éviter de concentrer la production de Pinel sur les seuls territoires tendus, augmentant de facto les prix de vente.

Ce relais de poids est le bienvenu et je ne peux que saluer cette belle initiative.

Le chemin est malheureusement encore long et difficile, tant la question du logement est éloignée des préoccupations d’un grand nombre de décideurs et de leaders d’opinion. Un exemple parmi d’autres : dès le lendemain de notre échange, Geoffroy Roux de Bézieux a évoqué la question du logement lors d’une interview sur une radio de grande écoute, sans parvenir un instant à intéresser les journalistes.

Malheureusement, comme à chaque fois en France, il faut être au bord du précipice pour finalement être entendu.

Un début d’écoute se fait toutefois sentir. Le ministre de l’Economie a notamment réagi à notre alerte sur le refus d’octroi de prêts immobiliers à des primo-accédants dû au dépassement du taux d’usure. Il s’est déclaré ouvert à l’évolution de ce taux afin de ne pas pénaliser les acquéreurs modestes. Rendez-vous est pris !

Par ailleurs, je rencontre prochainement la ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Ce premier rendez-vous sera l’occasion de porter les messages définis par les instances de la fédération.

Je rappellerai notamment l’importance à accorder à la simplification de l’acte de construire, en mettant en œuvre une pause normative.

Je proposerai également d’engager les travaux de mise en place d’un statut du bailleur professionnel. Sa création permettrait d’éviter la stigmatisation récurrente des dispositifs d’investissement locatif.

Ce sera également l’occasion de proposer une égalité de traitement entre bailleurs sociaux et promoteurs privés dans le cadre de la réalisation d’opérations en BRS, en levant tous les freins qui nous empêchent, par ce dispositif, de proposer des logements abordables à nos clients.

Enfin, même si le sujet est difficile, j’insisterai sur l’utilité de revoir la fiscalité foncière afin de libérer l’offre de foncier. Nous avons déjà par le passé proposé des dispositifs permettant de lutter contre la rétention foncière et la Commission Rebsamen les a également préconisés dans son rapport.

Cet échange sera révélateur et déterminera les efforts que nous devrons déployer pour porter nos préconisations. Le niveau d’appétence de la ministre pour ces différentes propositions sera le « mètre-étalon » de l’importance accordée par le gouvernement à l’acte de construire.

Nous serons très rapidement fixés sur ce sujet avec l’espoir que la Ministre réponde favorablement à notre invitation à intervenir lors de notre Congrès national des 7 & 8 juillet à Strasbourg et y partager sa feuille de route et ses convictions devant l’ensemble des adhérents de la FPI.