Nationale

Editorial du Président

Un mariage de raison

L’État vient de rendre public un document passionnant : le bilan des logements sociaux aidés en 2020.

Il comporte un tableau, discret, qui donne beaucoup d’informations sur les logements sociaux réalisés en VEFA par les promoteurs. On y apprend que la VEFA a représenté près de 56 % des logements sociaux ordinaires neufs financés en 2020 (53,6 % en 2019), et même près de 68 % en Ile-de-France et 70 % en PACA.

On y apprend également que le coût moyen de la VEFA est certes globalement supérieur au coût des logements sociaux en maîtrise d’ouvrage directe mais qu’il est inférieur dans 7 régions.

On y apprend enfin que la surface moyenne des logements en VEFA est légèrement inférieure à la maîtrise d’ouvrage directe au niveau national (– 0,5 m2) mais qu’elle est supérieure ou égale dans 7 régions, dont là encore l’Ile-de-France et PACA. Cela confirme ce que la FPI a répondu au « référentiel qualité des logements neufs » de l’État et à sa critique des diminutions de surfaces dans le neuf : pointer du doigt les promoteurs, c’est se tromper de diagnostic, car les contraintes qui pèsent sur la qualité d’usage sont systémiques et touchent tous les maîtres d’ouvrage. Elles trouvent plus leur origine dans les PLU, la fiscalité, la politique foncière que dans le Pinel !  

Ces chiffres nous disent que promoteurs et bailleurs sociaux sont plus que jamais imbriqués, et de facto partenaires. La FPI travaille d’ailleurs de façon de plus en plus étroite avec l’USH sur de nombreux de sujets, comme la RE2020, et nous ne pouvons que nous en féliciter. Nombre de nos propositions à la Commission Rebsamen, par exemple, se rejoignent.

Bien sûr, nous pouvons diverger sur certains sujets, parfois très sensibles, comme les plafonds de prix des VEFA fixés trop bas de notre point de vue ou sur « l’impôt de pallier ». Mais nous partageons les contraintes des maîtres d’ouvrage, publics ou privés, et nous nous retrouvons dans la volonté de relancer les parcours résidentiels pour répondre aux besoins de logement de nos concitoyens. N’oublions pas que les logements Pinel sont sous plafond de prix et de ressources, comme les logements sociaux, et qu’ils mettent du logement locatif abordable de qualité sur le marché des grandes métropoles. 

En ces temps difficiles pour la construction de logements, nous nous retrouvons sur une priorité : restaurer l’acte de construire, qui est nécessaire, utile et noble, quels que soient le statut et le revenu de l’occupant futur !