Nationale

Editorial du Président

Sommes-nous du bon côté de l’Histoire ?

Si les promoteurs n’étaient pas d’un tempérament positif et allant, et s’ils se résignaient au discours ambiant, ils auraient des raisons de douter de leur travail. Qu’entendent-ils autour d’eux ?

  • Qu’il faudrait rénover plutôt que construire et renoncer aux grands projets urbains,
  • Que la métropolisation « déménage » plus qu’elle n’aménage le territoire,
  • Que la densification des cœurs de villes n’est pas soutenable,
  • Que la France ne sera « bas carbone » que si elle interdit toute nouvelle artificialisation des sols,
  • Que le Pinel (qui produit pourtant 50 000 logements locatif abordables chaque année) n’est pas un bon outil de politique publique …

Notre conviction, au contraire, c’est que nous sommes dans le vrai.

  • Portée par sa démographie, la France a toujours besoin de construire à grande échelle dans les zones tendues, en particulier du locatif,
  • elle a besoin de densifier ses villes,
  • elle a toujours besoin de grands projets comme de « couture urbaine » pour continuer d’innover et d’accueillir des ménages mobiles attirés par les emplois et les services des métropoles.

Construire reste une condition nécessaire pour garder des villes abordables. Reste à veiller évidemment à les rendre désirables.

Alors, « droits dans leurs bottes », les promoteurs ? Non ! Nous sommes bien sûrs ouverts aux idées émergentes. Nous ne luttons pas contre la sobriété foncière, nous comprenons la volonté des maires de maîtriser la production sur leur territoire, nous partageons le besoin de mixité sociale etc. Mais nous disons « attention ! » à la surenchère, aux excès de zèle et à la précipitation.

On ne décrète pas la ville durable, abordable ou mixte par un article de loi ni par un arrêté du maire : il faut laisser les opérateurs s’approprier le changement, faire émerger les modèles économiques et moderniser des filières.

Notre rôle, c’est d’accompagner les transformations qui réinventent notre métier (la lutte contre le changement climatique, en particulier), mais en portant la voix des professionnels et de leurs clients, dans un débat trop souvent limité aux acteurs publics.

Nous sommes souvent dans le vrai parce que nous sommes … dans le marché !