Rendre les gens heureux
Vendredi 17 octobre, j’étais, à sa demande, aux côtés du nouveau ministre de la Ville et du Logement, Vincent Jeanbrun, lors d’un déplacement en Seine-et-Marne. Il tenait en effet à annoncer en ma présence, en tant que président de la FPI, le dépôt d’un amendement gouvernemental relatif au statut du bailleur privé. Il a souhaité également que cette annonce s’accompagne d’un échange de fond avec les professionnels du logement. La FPI y a naturellement pris toute sa place en étant un des principaux intervenants.
Ce déplacement lui a également permis de visiter une opération de promotion immobilière. Ce qu’il a vu ce jour-là vaut bien des discours, et offre une réponse éclatante à ceux qui caricaturent trop souvent notre profession. Car ce programme illustre, à lui seul, tout ce qui fait la fierté de notre métier. Il a été réalisé par notre confrère Stéphane Aubay, président de GreenCity Immobilier et membre du Comité directeur de la FPI.
Cette opération, unique programme de logements collectifs dans une petite commune, n’aurait tout simplement jamais vu le jour sans le dispositif Pinel+. C’est une réalité tangible, mesurable, vérifiable. Une réalité qui, malheureusement, échappe trop souvent à ceux qui persistent à penser que les investisseurs particuliers ne servent à rien et ne poursuivent qu’une « ristourne fiscale ».
C’est aussi un programme né d’un dialogue constructif. Cinq réunions de concertation avec les riverains ont permis d’écouter, d’expliquer, de lever les incompréhensions. Résultat ? Aucun recours. Et grâce à cette concertation réussie, les délais ont été remarquablement tenus : trois ans et demi entre la conception et la livraison. Là encore, du concret, rien que du concret.
Et que dire des habitants rencontrés ce jour-là ? Cette grand-mère, par exemple, qui, après le décès de son conjoint, a pu venir s’installer juste en face de ses enfants, devenus propriétaires bailleurs grâce au Pinel+. Ou encore cette résidente qui a quitté son logement social pour devenir, pour la première fois, propriétaire. À chaque histoire, un visage. À chaque logement, une trajectoire de vie.
La réalité est souvent plus simple, et surtout plus belle, que les propos aigris de nos détracteurs. Nous construisons des lieux où des gens vivent mieux. Et c’est bien là, au fond, toute la finalité de notre métier.
C’est ce que la Cour des comptes a elle-même reconnu, dans son rapport de septembre 2024 – malheureusement arrivé trop tard – d’évaluation du dispositif Pinel. En allant sur le terrain, en visitant les opérations, en rencontrant les habitants, ses rapporteurs ont pris la mesure de l’utilité sociale de notre travail. Sans le Pinel, nombre d’opérations ne se seraient pas faites. Et avec elles, ce sont des parcours de vie qui seraient restés en suspens.
Mais nos accusateurs habituels, technocrates de tous bords, ne connaissent pas notre quotidien. Ils ignorent le plaisir simple que j’ai, comme tant de mes confrères, à repasser devant une opération livrée, et à ressentir la fierté d’avoir bâti un lieu de vie qui durera bien plus longtemps que les discours éculés ou les leçons toutes faites.
Ce plaisir-là, il n’est pas toujours aisé à expliquer. Mais il est au cœur de ce que nous faisons. Il donne sens à notre action.
Il nous rappelle que, dans un monde saturé de polémiques et rongé par la défiance, il existe encore une forme de noblesse à construire des lieux de vie. Et que, oui, notre métier est un métier nécessaire, utile et noble.
Alors, à ceux qui nous jugent sans savoir, je n’ai qu’une seule réponse : allez voir. Allez voir ces opérations. Écoutez les habitants. Et peut-être comprendrez-vous que, derrière chaque immeuble que nous bâtissons, il n’y a qu’une seule ambition : rendre les gens heureux.
Pascal Boulanger, président de la FPI France