Nationale

Editorial du Président

Réinventons le rôle des corps intermédiaires

La France connait depuis le début de l’année un taux de chômage historiquement bas. Celui-ci s’établit à 7,4%. Pour retrouver un niveau comparable, il faut remonter au premier trimestre 2008.

Bien qu’encore très élevé comparativement à d’autres pays comme l’Allemagne, où le taux de chômage se situe à 5,5%, la France connait, nous le constatons tous, une situation de pénurie d’emploi.

Cette situation, atypique, fait dire à Bruno Le Maire que la deuxième urgence du gouvernement, juste après le pouvoir d’achat, est de lutter contre la pénurie d’emploi. Il s’est exprimé sur ce sujet lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, en juillet dernier en affirmant qu’il : « n’y a rien de plus révoltant que d’avoir encore autant de chômage […] et autant d’entreprises qui cherchent des salariés ». Ce message a été repris lors de son intervention du 29 août à la Rencontre des Entrepreneurs de France (la REF 2022).

J’avais eu l’occasion, lors d’un Comité directeur de la fédération qui s’était tenu avant les élections présidentielles, de faire un tour de table sur ce sujet. Le constat était unanime : les difficultés de recrutement sont importantes pour chacun d’entre nous.

Une telle situation, qui rend l’acte de construire encore plus compliqué, n’est pas acceptable.

Le gouvernement en a conscience. Je doute qu’il en soit de même pour nos parlementaires. En effet, ils reçoivent beaucoup de particuliers dans leurs permanences qui leur font part de leurs difficultés personnelles. Les contacts qu’ils peuvent entretenir avec les acteurs économiques sont en revanche plus rares et de nature plus institutionnelle qu’opérationnelle quand elles existent.

En tant qu’acteurs implantés localement, il nous appartient de les éclairer un à un pour qu’une prise de conscience s’opère.

C’est pourquoi je propose que chacun d’entre vous, s’il est lui aussi confronté à des difficultés de recrutement, s’adresse par écrit à son député ou son sénateur pour leur faire comprendre l’impact désastreux, pour l’économie locale et pour notre activité, déjà pénalisées par la hausse des coûts de construction, de ces difficultés de recrutement et de la nécessité de fluidifier le marché de l’emploi.  

Cette nouvelle méthode d’intervention auprès des législateurs est aussi déterminée par le contexte politique actuel : l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale ne peut que nous inciter à nous démultiplier.

Être uniquement en relation permanente avec les exécutifs nationaux n’est plus suffisant. Nous devons aussi interagir avec les autres acteurs qui sont à nouveau partie prenante de la décision finale, au premier rang desquels les parlementaires. La FPI France continuera à intervenir régulièrement auprès de ses interlocuteurs nationaux mais sera secondée, comme c’est le cas sur le sujet de l’emploi, par les Chambres régionales et par chacun d’entre vous.

À nous de réinventer notre rôle de corps intermédiaires !

Je compte sur vous !

 

Pascal Boulanger, Président de la FPI France