Rapport de force
La ligne de conduite de la FPI a toujours été claire jusqu’à présent : les positions ou les propositions que nous portons auprès des pouvoirs publics sont toujours raisonnables et raisonnées.
Raisonnables ne veut pas dire que nous ne sommes pas ambitieux. Il s’agit principalement d’être en cohérence avec les attentes de nos concitoyens et les enjeux fondamentaux de notre société. C’est pourquoi nous ne contestons ni le ZAN, ni la trajectoire bas carbone définie par Bruxelles et retranscrite par le gouvernement. Oui à la RE 2020, mais dans les conditions définies il y a maintenant quelques années. Hors de question de changer les règles en cours de route et d’accélérer sa mise en œuvre.
Raisonnées car nos propositions sont étayées par des faits (la vraie vie), argumentées et basées sur des données incontestables.
L’Observatoire de la FPI est, à ce titre, un outil incontournable.
Sur ces bases, nous cherchons à établir une relation de confiance. Les pouvoirs publics doivent savoir que lorsque nous nous exprimons, nos prises de parole sont toujours justifiées et utiles pour les Français et pour l’économie française.
Mais, au vu des événements récents, cette ligne de conduite peut interpeller.
Les chiffres que j’ai présentés mardi dernier montrent que de trimestre en trimestre, les mises en vente et les ventes ne cessent de chuter. Il serait irresponsable de mettre à l’offre de nouveaux logements alors que ceux qui sont déjà en vente ne trouvent pas preneurs.
Et pourtant, le gouvernement reste atone : des mesurettes concernant la relance de l’offre, rien en ce qui concerne la demande. Pour qu’il réagisse, le rapport de force semble être la seule solution.
Qui obtient gain de cause aujourd’hui ? Les aiguilleurs du ciel, les contrôleurs de la SNCF, les agents de la RATP ou encore les éboueurs.
Leur point commun : leur capacité à bloquer la France pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques.
Allons-nous nous aussi descendre dans la rue, faire la grève des grues comme l’a suggéré il y a quelques temps Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment ?
Ce n’est pas notre ADN et je regrette parfois la bonne éducation que mes parents m’ont donnée. Je sens que le mépris de l’Élysée face à la difficulté des Français à se loger et pour l’acte de construire réveille le « sale gosse » qui sommeille en moi.
Il nous faut trouver le bon chemin et raisonner à long terme. Créer un rapport de force tout en ne bloquant pas la France.
L’Alliance pour le Logement qui regroupe les 10 principales fédérations et unions de l’acte de construire est notre meilleur atout pour instaurer cet inévitable et non souhaité rapport de force.
Je m’y emploie.