Nationale

Editorial du Président

Plus d’intelligence pour moins de carbone

Le projet de loi « climat et résilience » est dominé par l’idée du « moins » : il faut consommer moins de matière, de ressources, d’espace et d’énergie, avoir moins d’impact environnemental, générer moins de déchets, émettre moins de gaz à effet de serre etc.

Spontanément, certains pensent que la bonne réponse à ce défi, dans notre secteur, c’est de produire moins. C’est pour cette raison que les pouvoirs publics tardent à s’émouvoir de la chute des PC, ou que l’idée du ZAN fait son chemin :  pour eux, le logement ou le bureau le plus sobre, c’est celui qu’on ne construit pas.

Côté FPI, nous luttons contre cette idée, pour deux raisons : les besoins de logement abordable, eux, ne diminuent pas ; et surtout, nous saurons – et nous savons déjà - produire plus avec moins.

La balle est donc désormais dans notre camp : à nous de prouver que la filière du bâtiment, dont le poids économique est le double de celui de la banque-assurance, mais qui est aussi le 2ème secteur le plus émetteur de carbone, sait faire sa révolution.

J’emploie à dessein le terme de « révolution », parce que la France ne sera pas neutre en carbone en 2050 uniquement avec de la construction bois et des pompes à chaleur. Le défi est infiniment plus grand, et pour toute la chaîne de production.

Chaque industriel doit revoir ses produits à l’aune de leur étiquette énergie-carbone, chaque fournisseur de matériaux doit développer une offre biosourcée, géosourcée ou réemployée, chaque architecte doit dessiner des bâtiments plus sobres, etc.

Le catalyseur de cette transformation, c’est le maître d’ouvrage, en tant que « chef d’orchestre » des opérations. L’expression de l’exigence environnementale doit venir de lui, et c’est là que nous revenons au « plus » : il doit faire preuve d’encore plus d’intelligence, d’initiative, d’exigence, de contrôle ou d’impulsion, pour produire au moins autant, mais différemment.

Pour nous, la réponse au défi climatique passera par la science, l’innovation et la volonté, plutôt que par le renoncement et la décroissance.