Passion, agilité et audace
D’ici 48 heures, la France aura choisi son nouveau ou sa nouvelle président(e) de la République. Il nous faudra ensuite attendre la nomination du Premier ministre, la composition de son gouvernement et, passage incontournable de l’après présidentielle, le discours de politique générale qui définit la feuille de route du gouvernement pour en savoir un peu plus sur les grands axes de la politique du logement.
Mais quelle que soit la tendance retenue, rupture ou continuité, nous saurons, comme nous l’avons toujours fait, nous adapter et nous mettre en ordre de bataille.
Le métier de promoteur immobilier, c’est d’abord beaucoup de passion. Passion pour la ville, passion de créer un objet qui durera longtemps et qui façonnera la vie de nombreux habitants. Même si la part de passion tend à diminuer, l’acte de construire devenant, face au rejet de nos concitoyens, de plus en plus difficile, elle reste une composante essentielle de notre métier.
Le métier de promoteur, c’est aussi beaucoup d’agilité. C’est une qualité indispensable pour réussir à mener à bout nos projets, alors que l’environnement réglementaire est en perpétuelle évolution et qu’il nous faut nous adapter en permanence à l’évolution des PLU qui peuvent remettre en cause la totalité d’une opération. Il faut aussi faire preuve de beaucoup d’agilité pour réagir aux changements bien trop fréquents des réglementations techniques ou fiscales. Un changement de zonage ou de réglementation fiscale peut, du jour au lendemain, rendre caduque un projet. Toute notre agilité sera alors requise pour, au prix d’efforts parfois démesurés, mener à bon port la quasi-totalité de nos projets. Agilité encore, qui nous amène à explorer de nouveaux horizons, à tester de nouveaux modes constructifs. Agilité toujours, qui nous permet d’emporter l’adhésion des élus souvent rétifs, en revoyant plusieurs fois nos projets jusqu’à ce qu’ils soient acceptés par les élus et les habitants. Contre vents et marées, nous sommes toujours là, debout, prêts à relever de nouveaux défis.
Le métier de promoteur c’est aussi beaucoup d’audace. Il en faut de l’audace, voire de l’inconscience, pour contrecarrer les angoisses qui peuvent nous assaillir quand surgissent des événements imprévus comme la crise des subprimes, mettant à bas la totalité d’un plan de financement bouclé d’une opération et faisant disparaître progressivement nos fonds propres. Il nous en faut, alors que chaque semaine voit le nombre d’annulations être supérieur à celui des réservations, pour sortir résolument des sentiers battus et explorer de nouvelles pistes, de nouveaux montages juridiques ou de nouvelles manières de produire des logements.
C’est grâce à notre audace que nous trouvons les ressources, alors que nos nuits sont écourtées, pour continuer à nous battre et pour trouver de nouvelles manières de faire pour rendre nos acquéreurs solvables et nos projets économiquement viables.
Quel que soit le nouveau locataire de l’Elysée, notre passion, notre agilité et notre audace continueront à porter notre profession.
Il ne tient qu’à l’ensemble des décideurs politiques, locaux et nationaux, de partager et porter avec nous cette passion, cette agilité et cette audace au service de l’acte de construire, nécessaire, utile et noble.
Pascal Boulanger, Président de la FPI France