Nationale

Editorial du Président

Objectiver les débats

L’étude menée début 2023 par l’ESCP (Ecole Supérieure de Commerce de Paris) Junior Conseil sur l’évaluation des besoins en logements est l’une des premières concrétisations du chantier sur les datas que j’ai lancé dès mon arrivée à la Présidence de la FPI. Il est piloté par Christian Terrassoux et Louis Ziz et que je remercie.

Cette étude met en exergue un besoin en logements neufs de 450 000 logements par an sur les 10 prochaines années.

Riche d’enseignements, elle met en évidence l’importance considérable des phénomènes de décohabitation (baisse constante du nombre de personnes par ménage) sur le nombre de logements à construire. Plus d’un tiers des besoins lui sont imputables.

A l’opposé, l’impact du solde naturel (différence entre les naissances et les décès) sur les besoins ne pèse qu’à hauteur de 5%.

Autre constat, qui vient confirmer la robustesse de cette étude, la territorialisation des besoins sur les 20 principales métropoles françaises est conforme aux objectifs fixés dans leurs plans locaux de l’habitat (PLH). A titre d’exemple, les besoins estimés dans l’étude de l’ESCP Junior Conseil pour le territoire de la Métropole d’Aix Marseille s’élève à 12 500, très proches de ceux prévus dans son PLH (12 000 logements).

La présentation des résultats de cette étude lors de la conférence de presse du 9 mars constitue un point de bascule de la vie de la FPI.

Il est en effet essentiel pour notre fédération, et c’est l’un des engagements forts de mon mandat, de disposer de nos propres données et évaluations afin d’étayer et objectiver les messages que nous portons auprès des pouvoirs publics.

Nous sommes trop souvent confrontés à des a priori.

Grâce aux data que nous allons produire, qui permettront d’explorer et de quantifier tous les aspects du métier de promoteur, nous aurons désormais les moyens de combattre les idées reçues, de rendre compte de la réalité du terrain et surtout, d’imposer les thématiques plutôt que les subir à l’instar des différentes études, parfois subjectives, portant sur la taille ou la qualité des logements.

D’autres chiffres, à venir, marqueront les esprits car n’ayant jamais fait l’objet d’une quantification jusqu’à présent.

Un exemple parmi d’autres : les données sur l’origine du foncier que nos adhérents nous ont remontées nous permettent d’objectiver le fait que les promoteurs ne participent que très marginalement à l’artificialisation des sols. Nous l’avons toujours dit, aujourd’hui nous le prouvons ! Seuls 13% des logements neufs produits le sont sur du foncier encore non artificialisé.

Grâce à notre maillage, grâce aux retours des adhérents, représentatifs de plus de 80% du marché, nous posions les bons diagnostics. Ceux-ci restaient malheureusement souvent sujets à caution.

Dorénavant, grâce à la montée en puissance de ces nouvelles datas, nos intuitions et propositions seront exactement chiffrées et opposables dans les débats contradictoires.

 

Pascal Boulanger, Président FPI France