Nous ne pouvons plus loger nos concitoyens
Hier, jeudi 15 mai, la FPI tenait sa conférence de presse trimestrielle pour présenter les chiffres du premier trimestre 2025. Ce que nous avons constaté n’est hélas pas une surprise, mais une confirmation : la suppression brutale du dispositif Pinel a provoqué un effondrement de l’investissement locatif dans le neuf. Les ventes aux investisseurs particuliers chutent de -41 % par rapport à un premier trimestre 2024 déjà historiquement bas.
Certes, les ventes aux propriétaires occupants reprennent légèrement (+9,8 %), encouragées par l’élargissement du PTZ et des conditions de financement plus favorables. En effet, malgré un taux d’emprunt d’Etat (OAT 10 ans), les banques proposent des taux attractifs car elles ont un besoin vital d’accorder des crédits immobiliers, socle de leur activité.
Mais cette petite éclaircie ne suffit pas à compenser la disparition d’un pan entier de notre marché. Sans investisseurs, pas d’équilibre économique des opérations. Sans équilibre économique, pas de logements construits.
Dans ce contexte, il est plus que jamais indispensable de mettre en œuvre le statut du bailleur privé. Non comme un énième dispositif de soutien, mais comme un levier stratégique de relance économique, budgétaire et sociale. Ce statut, calibré par la FPI et désormais examiné par la mission parlementaire confiée à MM. Marc-Philippe Daubresse, ancien Ministre, Sénateur du Nord et Mickael Cosson, député des Côtes d’Armor, permettra de relancer immédiatement la construction de 40 000 logements locatifs neufs, bien situés, bien conçus, à loyers régulés pour certains d’entre eux.
Répondre à la crise suppose également une action résolue sur d'autres leviers structurels. La simplification des normes, aujourd’hui trop nombreuses et trop instables, ainsi que la relance de la délivrance des permis de construire sont des conditions indispensables pour sortir durablement de la crise. À moins d’un an des élections municipales, il est crucial que les élus locaux puissent être encouragés et accompagnés dans la délivrance des permis de construire.
C’est vital pour nos concitoyens que nous ne pourrons bientôt plus loger décemment en l’absence de production de logements collectifs neufs. Rappelons qu’un logement neuf collectif, classé DPE A dans la quasi-majorité des cas, consomme 5 fois moins d’énergie que la moyenne du parc ancien.
C’est vital pour notre pays. J’affirme ici que nous pouvons être la solution pour relancer l’économie française : plus de logements c’est plus d’emplois non délocalisables, plus de recettes de TVA pour l’Etat. Il n’y aura pas de croissance durable sans politique d’accompagnement du logement locatif privé.
La France a besoin de logements. Elle a besoin de retrouver confiance. Elle a besoin d’un sursaut.
Nous sommes prêts. Il faut maintenant que l’État décide.