Nationale

Editorial du Président

Notre destin doit nous appartenir

Après deux années de hausse continue, les taux d’intérêt des prêts immobiliers commencent à refluer. Ils sont passés de 4,35% sur 20 ans à 3,85% actuellement.

Cette baisse s’explique par celle des taux des obligations assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans qui déterminent le niveau des prêts que les banques peuvent accorder aux particuliers. On constate une réelle détente des OAT qui sont passés de 3,5% en octobre dernier à 2,8% actuellement.

C’est une première étape. Utile pour donner envie aux Français de s’intéresser à nouveau à l’immobilier. Mais insuffisante pour qu’ils passent à l’acte. C’est ce que nous constatons tous dans nos différentes agences ou bulles de vente. Les potentiels clients sont de retour. Ils se renseignent, réfléchissent, mais ne signent pas encore.

Pour cela, il faudra attendre encore quelques mois.

Attendre que la Banque Centrale Européenne (BCE) baisse ses taux directeurs, prévue pour le début du second semestre d’après les experts. Avec cette baisse reviendra la confiance, enclenchant – enfin – une spirale vertueuse confiance – consommation – recettes fiscales en hausse et baisse des OAT.

Attendre aussi les prochaines appréciations des agences de notation qui interviendront entre le 26 avril et le 31 mai prochain. Une dégradation de la note de la France pourrait avoir un impact négatif sur les OAT et les faire repartir à la hausse.

Le pire n’est jamais sûr, mais tout peut encore basculer d’un côté ou de l’autre : un début de reprise ou une aggravation de la crise.

Ne rien faire, c’est accroître l’incertitude et remettre le destin des Français qui cherchent à se loger entre les mains d’acteurs, telles la BCE ou les agences de notation, totalement indifférents à la question du logement.

Nous avons collectivement la responsabilité d’agir pour faire pencher la balance du bon côté. Mais pour cela, les mesures incitatives prévues dans le projet de loi Logement, pour nécessaires qu’elles soient, ne seront pas suffisantes.

L’idée avancée par le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, d’exonérer les donations afin d’aider les primo-accédants à acquérir leur logement, qui peu ou prou correspond à celle que j’ai toujours défendue, doit maintenant se concrétiser.

On ne peut pas attendre la loi de finances pour 2025.

La décision du président de la République de ne pas prévoir une loi de finances rectificative est désastreuse, car elle vient empêcher la concrétisation d’une idée que je porte depuis bientôt 2 ans et que le gouvernement semble considérer comme utile pour enrayer la crise que nous connaissons.

C’est maintenant qu’il faut agir.

 

Pascal Boulanger, Président de la FPI France