Monsieur le Premier ministre, voilà qui nous sommes !
La nomination d’un Premier ministre n’appartenant pas au camp présidentiel va entraîner une nouvelle pratique du pouvoir.
Matignon ne sera plus sous la tutelle de l’Élysée et va pouvoir définir librement la politique gouvernementale. Des gages ont été donnés en ce sens. À titre d’exemple, l’Élysée n’enverra plus de conseillers aux réunions interministérielles, là où se font les arbitrages. « Les fils sont coupés » dixit le secrétaire général de l’Élysée.
Or, jusqu'à présent, toutes nos propositions se sont fracassées au mur des certitudes du président de la République, qui estime que le seul moyen de sortir de la crise du logement est de faire souffrir les promoteurs et tous ceux qui contribuent à l'acte de construire pour que les prix baissent. Par conséquent, nous n'avons jamais pu faire entendre notre voix.
Nous n’avons pourtant eu de cesse de rappeler à nos dirigeants politiques que les prix des logements neufs étant techniques, ceux-ci ne pouvaient pas baisser.
Après deux années de confrontation, les prix, comme nous l’annoncions, sont restés stables et la correction s’est faite par les volumes avec une baisse de plus de 50%. Quelle industrie pourrait encaisser une telle chute de son activité sans que personne, au plus haut sommet de l’État, ne s’en émeuve ni ne s’en préoccupe ? Seul le Parlement a pris la mesure de la crise du logement subie par nos concitoyens. Les députés et les sénateurs, il est vrai, rencontrent les « vrais » gens : ceux qui ont besoin de se loger et ceux qui, par leur activité économique, créent de l’emploi non délocalisable et font vivre les territoires.
Dans ce nouveau contexte, et dans l’attente de nos échanges, il n’est pas inutile de tordre définitivement le cou à certaines idées reçues, qui ont la vie dure depuis trop longtemps.
Nous sommes régulièrement attaqués sur la qualité de nos réalisations et notre manque de prise en compte du réchauffement climatique.
Faux, faux et archi-faux.
Concernant la qualité de nos logements, nous ne pouvons que nous appuyer sur le rapport de la Cour des comptes de septembre 2024 qui rappelle tous les bienfaits des logements Pinel (le plus décrié de tous nos produits) en rappelant leur haut niveau de qualité.
Sur les questions de transition écologique, il suffit là encore de se référer à une étude indépendante publiée cet été par EY et la fondation Palladio.
Il ressort de cette étude que la prise en compte de la transition écologique est déjà une réalité pour la profession. Deux entreprises de la promotion immobilière sur trois ont d’ores et déjà défini une trajectoire de décarbonation. C’est bien plus que l’ensemble de la filière immobilière (50%).
Mieux : 82% des entreprises de la promotion immobilière sont en avance sur les objectifs de décarbonation qu’elles s’étaient fixés. Les promoteurs savent être ambitieux, inutile de leur imposer, comme le font certains aménageurs ou collectivités locales, des objectifs démesurés, entraînant, qui plus est, une hausse des coûts de sortie des logements incompatibles avec le pouvoir d’achat des ménages.
En outre, la transition écologique et la décarbonation sont une aventure collective. C’est l’affaire de tous, notamment dans nos entreprises. Là encore, nous sommes exemplaires. 83% des collaborateurs des entreprises engagées dans la décarbonation sont formés aux enjeux climatiques et environnementaux. La RSE n’est pas qu’un acronyme pour nos salariés.
Dernier élément, et non des moindres, plus de 90% des promoteurs interrogés considèrent que leur priorité est « d’adapter les villes et le bâti aux conséquences du changement climatique ».
Contrairement aux idées reçues, nous construisons pour durer : des logements de qualité, adaptés aux besoins de nos concitoyens et répondant aux enjeux du réchauffement climatique.
Voilà qui nous sommes Monsieur le Premier ministre et je vous remercie déjà car, dans chacun de vos discours, vous évoquez la question du logement.
Si les actes suivent vos paroles, cela va être un vrai changement pour nous.
En ce moment charnière, il est bon de le rappeler : on ne pourra pas dire qu’on ne vous l’avait pas dit…