Mobilisons-nous, ensemble !
Certes nous avons tous nos objectifs et nos stratégies qui nous sont propres et qui sont au cœur de nos actions, mais nous nous retrouvons aussi tous autour de l’ambition d’offrir un toit à l’ensemble de nos concitoyens.
Nous, ce sont notamment l’Union sociale pour l’Habitat, la Fondation Abbé Pierre, l’Union nationale des aménageurs, la Fédération française du Bâtiment et, bien sûr, la Fédération des promoteurs immobiliers.
Nous partageons tous la même ambition, la même finalité, celle de mettre à disposition, sous une forme ou une autre, chacun dans nos métiers (accompagnement des plus défavorisés, locatifs social, producteurs de fonciers, constructeurs, promoteurs), que ce soit dans le cadre d’une location ou d’un projet d’accession, un logement, bien de première nécessité.
Bien de première nécessité, car dans une société aux repères fragiles, nous avons tous, à travers le logement, besoin d’un lieu stable et sécurisant à partir duquel nous pouvons construire un projet de vie.
Partager une ambition c’est essentiel. Mais est-ce suffisant ?
Je ne le pense pas. Nous n’avons jamais été aussi loin de cette ambition qui nous porte tous. Nous assistons non à un choc de l’offre, mais à un choc de la pénurie. Les causes sont multiples : crise sanitaire, rareté du foncier constructible, ambiguïté des Français qui demandent des logements, mais pas près de chez eux, etc. Cela nous préoccupe tous, quels que soient nos métiers et responsabilités.
Cette volonté forte qui nous unit aujourd’hui, celle de réussir l’ambition de proposer des logements à l’ensemble de nos concitoyens, quel que soit le segment de marché, depuis l’offre de logements accessibles (comme le font les bailleurs sociaux) jusqu’aux logements proposés par les promoteurs, qu’ils soient abordables ou de standing, doit nous pousser à jouer collectif.
Si nous restons chacun dans notre silo, certes nous ferons passer des messages, mais, pour les pouvoirs publics, soyons réalistes, cela restera un murmure.
Si nous jouons collectif, ce murmure deviendra un vrai bruit de fond, voire un cri assourdissant.
Des initiatives ont d’ores-et-déjà été prises, et encore récemment. Je ne peux que me réjouir que, quasiment spontanément, l’Union sociale pour l’Habitat, l’Union nationale des aménageurs et la Fédération des promoteurs immobiliers se soient associées pour interpeller la DGFIP sur le délicat problème de la TVA sur marge. Dans le même registre, et presque concomitamment, la Fédération française du bâtiment, l’Union sociale pour l’Habitat et la Fédération des promoteurs immobiliers ont fait part de leurs observations concernant la mise en œuvre de la démarche de zéro artificialisation nette.
Preuve, s’il en est, qu’inconsciemment nous sommes tous convaincus de la nécessité de favoriser le collectif et que nous nous sommes déjà engagés dans cette voie. Ce collectif prend vie sur des sujets techniques. Donnons-lui une dimension plus politique.
Il ne s’agit pas de gommer nos différences ou de se ranger derrière la bannière de l’un d’entre nous. La situation est grave, la chronique d’une pénurie de logements est annoncée quelles que soient les prévisions démographiques, le nombre de logements nécessaires étant avant tout attaché aux évolutions sociologiques (décohabitations, réduction de la taille des ménages, vieillissement de la population…). Il s’agit de faire comprendre aux pouvoirs publics dans un premier temps, et, avec son aide, à l’ensemble de nos concitoyens, que le logement est un bien de première nécessité et qu’il ne peut pas faire les frais d’attitudes égoïstes et irresponsables.
Mobilisons-nous, ensemble !
Pascal Boulanger, Président FPI France