Nationale

Editorial du Président

Logement : maintenant ou jamais

Un sondage Opinion Way de 2020 montrait qu’un peu plus de 9 français sur 10 aspiraient à devenir propriétaires, le logement étant perçu comme un gage de sécurité en cas de coup dur (chômage, baisse de revenu, accident de la vie) et comme une garantie d’indépendance.

Cette aspiration ne trouve malheureusement plus à se concrétiser pour une proportion de plus en plus importante de ménages. La hausse des prix des logements, qui s’explique par la rareté du foncier constructible et la hausse des coûts de construction (normes toujours plus exigeantes, hausse des prix de l’énergie, pénuries de matières premières), exclut inexorablement les classes moyennes et les ménages modestes de la possibilité d’avoir un chez-soi.

Dans ce contexte, on ne peut être que dubitatif quand le gouvernement, dans ses déclarations récentes, cherche à apporter une solution aux classes moyennes en privilégiant le secteur locatif intermédiaire, maillon manquant entre le logement locatif social et le parc locatif privé, à l’exclusion de mesures en faveur de l’accession abordable.

Mettre le poids du corps sur un seul segment de marché, le locatif, alors que les rêves de nos concitoyens se tournent vers l’accession, c’est se tromper de combat. Le rêve d’une vie n’est pas, qu’on le veuille ou non, de rester locataire.

La période qui s’ouvre devant nous, avec l’échéance des élections présidentielles, est une opportunité que l’on se doit de saisir collectivement.

Certes, la question du logement, et plus précisément celle de l’accession à la propriété n’a jamais été un sujet porteur lors des débats des précédentes élections présidentielles : considéré par les candidats comme trop technique, il ne se prête pas, selon eux, à l’annonce de mesures chocs pouvant intéresser les médias et susceptibles d’emporter l’adhésion de nos concitoyens.   

L’enjeu est néanmoins trop important pour baisser les bras et « regarder passer les trains ». Nous devons faire vivre ce sujet afin que l’aspiration de très nombreux français devienne un enjeu pour les candidats à l’élection présidentielle.

Avec l’ensemble de la filière immobilière, nous travaillons et nous nous retrouvons sur la nécessité de relancer la construction neuve, aux côtés des enjeux de rénovation du parc ancien. Nous voulons écouter et comprendre le positionnement des candidats et leur degré d’appétence à la problématique du logement.

C’est une première étape, nécessaire, mais pas suffisante. Après ce temps d’écoute viendra celui des propositions : quelques messages simples et directement compréhensibles par la population afin de contourner l’écueil de la mise en avant de propositions trop techniques pour être audibles.

Nos instances ont engagé un travail de réflexion visant à produire quelques idées simples autour de la question de la resolvabilisation des classes moyennes, l’enjeu étant de leur redonner les moyens d’acquérir leur logement.

Je porterai, et nous porterons, ensuite ces messages auprès des candidats pour les faire vivre et pour les installer dans le débat afin qu’à terme, ces messages deviennent de vraies mesures, mises en œuvre au début du prochain quinquennat.

Pour leur donner encore plus de force, ces messages pourront, le cas échéant, être coconstruits avec certains de nos partenaires, je pense notamment aux banques, aussi soucieuses que nous de permettre à nos concitoyens de devenir propriétaires, tout en préservant un « reste à vivre » soutenable.

Soyons agiles et utilisons toutes les énergies. Il en va de notre crédibilité.

 

Pascal Boulanger, Président FPI France