Nationale

Editorial du Président

Le vertige de la crise

L’Etat a diffusé cette semaine les résultats de la construction en 2020, et force est de constater qu’ils sont mauvais.

La FPI a réagi de concert avec la FFB pour lancer l’alerte : un chiffre pour résumer la gravité de la crise : avec 181 200 permis dans le collectif, nous sommes au plus bas niveau depuis 2009 !

On le sait, l’épidémie n’explique pas tout, et la chute a démarré bien avant – dès 2017. C’est un vrai cycle baissier dans lequel nous sommes engagés. Dans ces conditions, attendre les vaccins en espérant une normalisation de l’activité économique paraît bien illusoire : pour l’immobilier neuf, l’horizon de la crise dépassera certainement celui de l’épidémie.

Alors que faire ? Soutenir une vraie politique d’offre, d’abord, par un discours beaucoup plus volontariste du Gouvernement, pour sortir de l’idée mortifère selon laquelle la France n’a pas tant besoin que cela de construire des logements. Alors que nous allons connaître une récession de près de 9 % cette année, et que 9 % de la population active est au chômage, qui peut rester sans réaction devant une baisse de 65 000 permis de construire délivrés en un an ?

Il y a donc des initiatives à prendre, mais aussi des initiatives à ne pas prendre, ou à bien réfléchir.

Je pense à la non-artificialisation, par exemple, dans le projet de loi « convention citoyenne pour le climat ». L’objectif de division par deux du rythme d’artificialisation devra se traduire dans les documents de planification. Pour cela, la loi prévoit un délai de 6 mois pour lancer la modification du SRADDET ; puis de 3 mois à partir de l’entrée en vigueur du SRADDET modifié pour lancer la modification du SCOT ; puis de 3 mois à partir de l’entrée en vigueur du SCOT modifié pour lancer la modification du PLU…

Pendant ce temps, pouvons-nous nous permettre de voir se multiplier les sursis à statuer, et l’instruction être paralysée ?

Dans tous les choix qu’il fait, qu’il s’agisse de la RE 2020, du ZAN ou de la fiscalité, le Gouvernement ne peut plus ignorer qu’il agit sur un marché qui a perdu plus de 20 % de son activité depuis 2017 !