Crise du logement

Nationale

Editorial du Président

Le logement, le logement, le logement

Le Premier ministre a affiché ses priorités : sécurité, éducation, santé et pouvoir d’achat.

Joignant le geste à la parole, ses premiers déplacements se sont structurés autour de ces différentes thématiques :

  • Visite d’un commissariat avec Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.
  • Déplacement dans un collège avec Amélie Oudéa-Castera, ministre de l’Éducation.
  • Visite d’un centre hospitalier universitaire avec Catherine Vautrin, ministre de la Santé.
  • Déambulation sur un marché à Caen pour aborder le sujet du pouvoir d’achat.

Cette énergie déployée met en lumière, par contraste et de façon très violente, l’absence d’intérêt pour la question du logement.

Certes, le président de la République a évoqué, fugacement, la crise du logement et constaté que les promoteurs étaient « sous pression » lors de sa conférence de presse du 16 janvier dernier

Mais à ce stade, et alors que le logement est un facteur important du pouvoir d’achat (les dépenses en logement peuvent représenter parfois plus de 30% des revenus d’un ménage), ce sujet n’apparait toujours pas dans l’agenda du nouveau Premier ministre.

C’est une aberration, renforcée par le fait que nous ne disposons plus, pour l’instant, depuis la démission d’Elisabeth Borne, de ministre chargé du Logement.

Plus d’une semaine après la formation du gouvernement, il nous faudra encore attendre de longs jours, peut-être des semaines pour savoir si la nouvelle équipe gouvernementale, quand elle sera au complet, comprendra en son sein un ministre du Logement… et si celui-ci sera de plein exercice.

Le pire n’est jamais sûr : ne pas désigner de ministre du Logement relèverait de l’erreur politique majeure.

Un ministre du Logement, c’est un ministre ayant la possibilité de porter des messages forts grâce à sa présence au conseil des ministres, c’est un ministre qui défend son budget face à Bercy à armes égales, c’est un ministre qui élabore une vision stratégique et dispose des moyens pour la mettre en œuvre.

Autant de capacités d’action qui disparaîtraient si le tir n’est pas rapidement corrigé.

Ce danger a été clairement identifié par tous les acteurs de l’acte de construire sans exception qui se sont largement exprimés ces derniers jours dans la presse pour le déplorer et pour mettre en garde le gouvernement.

Nous le rappellerons avec force, chaque jour s’il le faut, en complétant les propos de Gabriel Attal qui veut « de l’action, de l’action, de l’action » … pour « le logement, le logement, le logement ».

Ce sera un des sujets de la conférence de presse de l’Alliance pour le Logement le 24 janvier prochain, surtout si, à cette date, la nomination du nouveau ministre du Logement se fait encore attendre.

Pascal Boulanger, Président FPI France