Nationale

Editorial du Président

Le logement, Grande Cause Nationale

Le rejet de la réforme des retraites met en évidence le malaise croissant qui touche les classes moyennes. Elles ont le sentiment que le travail ne paye plus, qu’elles disposent de revenus trop importants pour prétendre à des aides publiques mais trop faibles pour pouvoir se projeter dans l’avenir sereinement.

Dans ce contexte, la feuille de route de la Première ministre, présentée le 26 avril dernier, prévoit des baisses d’impôts pour les classes moyennes d’ici la fin du quinquennat.

Par ailleurs, Gabriel Attal, le ministre du budget, a déclaré vouloir « continuer à bâtir un plan Marshall pour les classes moyennes » afin de leur permettre de « mieux vivre » de leur travail.

La question du pouvoir d’achat doit certes être abordée sous l’angle du travail, mais elle doit aussi l’être en tenant compte de l’impact du coût du logement sur le revenu des ménages.

En effet, les dépenses liées au logement composent pour près des deux tiers les dépenses contraintes. Leur poids dans le budget des ménages ne cesse de croître. Par un effet mécanique, la part des revenus réellement disponibles pour d’autres dépenses ou pour l’épargne baisse d’année en année, renforçant ainsi le sentiment de déclassement des classes moyennes.

Il nous faut agir collectivement. Le logement doit être au centre des priorités du Gouvernement.

C’est pourquoi je propose de faire du logement une Grande Cause Nationale pour les 4 prochaines années et de changer ainsi de paradigme. À ce titre, je remercie Geoffroy Roux de Bézieux d’avoir fait sienne cette proposition lors de ses dernières interviews.

Jusqu’à présent, la politique du logement ne dispose d’aucune autonomie et sert de variable d’ajustement à d’autres politiques (transition écologique ; budget).

Devenu une Grande Cause Nationale, le logement serait enfin au centre des priorités de l’Etat, avec l’objectif simple mais ambitieux de redonner du pouvoir d’achat à nos concitoyens.

Pour cela, il sera nécessaire d’intervenir sur deux leviers.

Le premier doit consister à la mise en œuvre de mesures fortes destinées à soutenir l’acte de construire et à resolvabiliser les ménages. Nous portons maintenant depuis de longs mois un panel de propositions sur lesquelles je ne reviens pas.

Le second doit aboutir à inverser la hiérarchie entre la politique du logement et toutes les autres politiques.

Deux exemples pour illustrer mon propos :

  • Toute nouvelle réglementation (réglementation environnementale ; droit de l’urbanisme, etc.) qui présenterait un surcoût pour le logement sera accompagnée par ailleurs de mesures d’économies à due concurrence,

  • Dans le même registre, toute collectivité qui impose des chartes nouvelles venant se rajouter au droit de l’urbanisme sera dans l’obligation d’en évaluer les surcoûts et de les compenser.

Le logement, au cœur des préoccupations des Français, ne le sera des pouvoirs publics que s’il acquiert le statut de Grande Cause Nationale.

 

Pascal Boulanger, Président de la FPI France