Nationale

Editorial du Président

Le déni, encore et toujours !

Ahurissant !

Le ministre démissionnaire de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, n’a eu pour seul objectif, la semaine dernière, que de défendre (soigner ?) son bilan.

L’occasion d’aborder le désastre des comptes publics constaté au printemps dernier, le déficit pour 2023 s’établissant à -5,5% du PIB, très loin de la prévision initiale de -4,5% (-4,8% au titre de 2022).

La cause de ce naufrage : « la faible élasticité des recettes fiscales ». Autrement dit, de moindres recettes de TVA alors que l’économie continuait à croître.

Bruno Le Maire s’en étonne, mettant en avant une situation inédite depuis 1991, et se défausse. Cette dégradation des comptes publics était imprévisible nous dit-il.

Faux Monsieur le ministre de l’Économie !

Je vous ai alerté à de nombreuses reprises.

La première fois il y a plus d’un an (le 31 mai 2023), la veille de notre Congrès à Montrouge, lors d’une rencontre organisée à Bercy, dans votre bureau, avec une dizaine de grands promoteurs.

J’avais eu l’occasion, en introduction de nos échanges, d’insister sur le niveau prévisible de perte de TVA qui allait s’élever à 3 milliards d’euros. 

Ce message a été réitéré à de multiples reprises dans mes diverses prises de parole et éditos.

Celui du 1er décembre 2023, où je mettais en exergue la « chute drastique des ventes de logements neufs [qui allait] priver l’État et les collectivités locales de plus de 4 milliards de recettes de TVA dès 2024 et de droits de mutation à titre onéreux. »

N’étant malheureusement toujours pas entendu, l’alerte a été renouvelée à de maintes occasions, la dernière datant du 22 mars 2024.

Silence radio à chaque fois.

Il ne faut pourtant pas être grand clerc pour comprendre que la chute de production de logements, de l’ordre de 70 à 80 000 rien que pour les logements neufs collectifs, aboutit non seulement à des moindres recettes de recettes de TVA liées à l’absence de ventes, mais aussi moins de recettes de TVA car moins de déménagements, moins d’achats de mobiliers et de décorations, moins d’achats de cuisines, etc.

La coïncidence des dates renforce mon message. Cette « faible élasticité des recettes fiscales », constatée la dernière fois en 1991, correspond à la dernière grande crise immobilière profonde et durable connue en France. Comme celle que nous connaissons aujourd’hui. Mêmes causes (ou presque), mêmes effets.

Dont acte.

En tout état de cause, je vous avais proposé, Monsieur le ministre de l’Économie, 5 mesures qui présentaient l’avantage de relancer l’acte de construire et qui, loin d’être onéreuses pour l’État, apportaient des ressources financières immédiates et peut être … « accessoirement » loger nos concitoyens.

Vous n’avez jamais voulu vous en saisir.

Il appartient dorénavant au prochain gouvernement et la nouvelle Assemblée nationale de sortir impérativement du déni et de comprendre que la relance du logement est vitale afin de générer de nouvelles recettes fiscales indispensables au redressement de la France.

Je me tiens à votre disposition pour en parler au plus vite.

 

Pascal Boulanger, président FPI