Immobilisme, mode d'emploi
Le gouvernement Lecornu, formé un dimanche soir, aura duré quatorze heures.
Sans commentaire.
Conséquence pour le logement : le remplacement d’un ministre démissionnaire, Valérie Létard, par un autre ministre démissionnaire, Éric Woerth, chargé comme elle de gérer les affaires courantes. Autrement dit : rien n’avancera tant que nous n’aurons pas de nouveau gouvernement, que, à l’heure où j’écris ces lignes, nous attendons toujours.
L’incertitude, voire le chaos, qui durent maintenant depuis juillet 2024 ont une conséquence majeure : un immobilisme total.
Tout est suspendu à la formation d’un nouveau gouvernement capable de donner un budget à la France.
Plus rien ne bouge : même le grand rassemblement prévu par le Medef le 13 octobre a été reporté, faute de visibilité.
Et pourtant, le pays ne peut plus attendre. Pendant ce temps, le monde accélère. L’Allemagne relance massivement l’investissement dans l’objectif de revitaliser son tissu productif. L’Allemagne se donne les moyens de rester dans la course mondiale, alors que la France cale sur la grille de départ.
Nous avons besoin d’un État capable de nous donner les moyens d’agir, pas d’un pays figé par une instabilité politique incontrôlable.
Dans ce contexte, il est plus que jamais nécessaire de délivrer un seul et unique message et de marteler une exigence simple, partagée par l’ensemble des acteurs de l’acte de construire : le statut du bailleur privé doit être mis en œuvre sans tarder. Et pour cela, nous avons besoin d’une loi de finances pour 2026.
Tous les parlementaires (ou presque) le savent. À eux de faire comprendre au prochain gouvernement que sans le statut du bailleur privé permettant de faire revenir les investisseurs particuliers, nos concitoyens ne pourront plus se loger décemment.