Nationale

Editorial du Président

Halte aux contre-vérités

Une erreur ou un mensonge répétés 100 fois ne deviennent pas des vérités.

Cela ne semble pas le cas pour certains représentants des pouvoirs publics. J’ai régulièrement des échanges avec eux et je constate qu’ils s’approprient parfois, à tort, un certain nombre d’idées fausses qui circulent sur notre métier et qui, à force d’être répétées, finissent par devenir des vérités.

La plus fréquente est sans conteste celle qui consiste à reprocher aux promoteurs de « bétonner », sous-entendu d’artificialiser « à tout va ».

Rien de plus faux !

Il suffit de regarder les chiffres, d’objectiver, pour se rendre compte de l’erreur d’appréciation commise.

Deux études récentes (l’une datant de 2023 et l’autre de début 2024) menées par la FPI sur la base de près de 1 000 permis de construire attestent que 87% des logements collectifs neufs construits le sont sur des sols déjà artificialisés. Ce sont des opérations menées en démolition-reconstruction, en réhabilitation ou sur des friches.

Etonnamment, les opérations les plus artificialisantes le sont sur des fonciers vendus par des aménageurs publics. Les donneurs de leçon devraient d’abord balayer devant leur porte.

Autre grief qui m’a été opposé très récemment, et qui me chagrine : celui de la piètre qualité de nos réalisations.

Là encore, divers études ou rapports, produits par des institutions ou des organismes sans lien avec la Fédération des promoteurs immobiliers, prouvent le contraire.

Nous verrons très prochainement les constats de la Cour des comptes sur ce sujet dans son rapport d’évaluation sur le Pinel.

Qualitel confirme, de baromètre en baromètre, le haut niveau de qualité des logements neufs. Le dernier en date (fin 2023) montre que 74% des Français se montrent extrêmement ou très satisfaits des logements neufs. Ils ne sont qu’à peine 53% à se déclarer satisfait des autres types de logements, plus anciens. Le mythe du « c’était mieux avant » ne trouve pas à s’appliquer au logement collectif neuf.

Dont acte.

Comment expliquer la rémanence de ces griefs ?

Peut-être parce que nos dirigeants ne font que répéter à l’envi des avis d’experts (pourtant sujets à caution) au lieu d’aller voir sur le terrain ce qui se réalise (la vraie vie) ?

Peut-être aussi parce qu’ils n’écoutent pas les Français ?

Faut-il y voir une certaine forme de paresse intellectuelle ou de dogmatisme de la part des administrations qui véhiculent ces messages ?

Il suffit, pour s’en persuader, de relire les anciens rapports publiés par la Cour des Comptes ou l’Inspection des Finances. Je suis prêt à parier que leurs auteurs n’ont jamais visité une seule opération ni échangé avec des locataires ou propriétaires occupants de logements neufs. Comment être crédible dans ce cas.

Une fois de plus, rien ne vaut la vraie vie.

Mesdames et Messieurs les décideurs, je ne peux que vous enjoindre à visiter des opérations de promotion immobilière avant de relayer ces idées fausses en les présentant comme des vérités.

C’est comme si vous étiez dans la rue sous une pluie battante et que votre smartphone indiquait qu’il faisait beau. Qui allez-vous croire ? Votre smartphone (les idées fausses) ou votre ressenti (la vraie vie) ?

La réponse n’est, au vu de mes derniers échanges, pas évidente …

 

Pascal Boulanger, Président de la FPI France