Nationale

Editorial du Président

Et si on écoutait les français ?

La FPI a été auditionnée cette semaine par des parlementaires sur la partie « artificialisation » du projet de loi « climat et résilience ». Les discussions étaient souvent techniques, et mêlaient des considérations sur l’articulation SRADDET-SCOT-PLU, sur ce qu’il faudrait entendre par « renaturation » ou sur la diversité des fonctions d’un sol.

Ces discussions sont importantes, mais il faut parfois prendre le recul nécessaire pour voir ce sujet de l’étalement urbain non pas sous un angle technique, pas plus que politique, mais tout simplement social. Comment concilier la protection de l’environnement et les attentes très pragmatiques des français : se loger à un coût raisonnable, dans de bonnes conditions de confort et de qualité de vie, et si possible en réalisant un projet de vie qui, pour beaucoup, est en lien avec le neuf (construire sa maison, faire sortir de terre son appartement) ?

C’est ce message que nous essayons de faire passer auprès des parlementaires : pour sauver les générations futures, essayons aussi de tenir compte des générations actuelles ! C’est dans l’équilibre des mesures et dans la transparence des débats qu’on trouvera le bon point d’équilibre pour une réforme réussie. Or sur ce projet de loi, les enjeux sont tus (quel impact de la sobriété foncière sur le prix des logements ?) et les mesures sont trop bureaucratiques pour être efficaces (pourquoi imposer la révision de tous les documents de planification toutes affaires cessantes ?).

On nous objecte que ces propositions sont précisément issues d’une assemblée de citoyens. C’est à la fois vrai et faux. Vrai, car ce sont bien 150 citoyens qui ont parlé de ZAN ou de conditionnalité de l’ouverture à l’urbanisation ; faux, car en pratique la traduction qui en est faite par le projet de loi va bien au-delà de leurs propositions. Si on demandait à 150 autres français s’ils sont d’accord pour figer le territoire, handicaper la production de logements et pousser à la hausse des prix, leur réponse serait certainement plus nuancée …

Soyons clairs : il faut lutter contre l’étalement urbain et privilégier la sobriété foncière, mais il faut le faire de façon équilibrée, et en toute transparence. C’est le débat et la méthode dont les français ont réellement besoin.