Encore un petit effort
Je perçois, dans l’actualité récente, un signal, encore faible, mais que j’interprète positivement : une prise de conscience certes encore timide, de la part du gouvernement, de l’importance du poids du logement dans le budget des ménages.
J’ai eu l’occasion de participer à un échange courant juin avec le ministre de l’Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. L’objet de cette rencontre avec les acteurs du secteur était de réfléchir à la mise en œuvre de mesures de soutien du pouvoir d’achat en lien avec le logement : augmentation des APL, gel des augmentations de loyer, etc.
Mes préconisations visant à baisser le taux de TVA appliqué aux opérations de démolition-reconstruction de logements privés (sous plafond de ressources des accédants) ou de flécher une part de la TVA immobilière vers les communes dont les maires sont bâtisseurs, ont été écartées par Bruno Le Maire car jugées trop coûteuses pour le budget de l’Etat.
Une nouvelle réunion réunissant certains acteurs du secteur, dont la FPI, est prévue lundi prochain en présence d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique et d'Olivier Klein, ministre délégué à la ville et au logement.
Il s’agira, cette fois, d’aborder la question de la sobriété énergétique dans le logement et réfléchir à « comment réduire les consommations énergétiques [des logements] dès l’hiver prochain. C’est-à-dire sans engager de travaux de rénovation énergétique [compte tenu de l’urgence de la situation] mais en intervenant sur les usages. »
Ces deux grandes réunions ont un point commun : il s’agit de concerter, c’est une première avancée, mais seulement pour traiter les symptômes, en prenant des mesures à effet immédiat, et non le mal (le coût trop élevé des logements par manque d’offre) qui nécessite des actions de long terme et un volontarisme politique extrêmement fort.
Mettre en œuvre des mesures qui trouveront à se concrétiser immédiatement est indispensable : les Français le demandent. Il convient néanmoins d’enclencher dès maintenant l’acte II de la démarche et d’agir à plus long terme : comment rendre à nouveau abordable le logement afin que tous nos concitoyens aient le choix (et la possibilité) de devenir propriétaire et surtout que le logement tant rêvé ne devienne pas une charge trop lourde à porter ? Comment rendre possible le parcours résidentiel de chaque Français, que le ministre Olivier Klein appelle de ses vœux ?
C’est tout le sens des propositions de l’Appel de Strasbourg de la FPI, que je vais porter, inlassablement, auprès des ministres et des parlementaires.
Je ne doute pas que nous serons entendus. Le contexte s’y prête. Alors que l’impact du logement dans le budget des ménages est avéré et que les pouvoirs publics le reconnaissent, alors que la performance énergétique des logements neufs est tout autant avérée, nous devons unir nos forces pour relancer la nécessaire construction de logements neufs et ainsi permettre une offre plus abordable et une alternative aux passoires énergétiques subies par de nombreux citoyens.
Reste une nouvelle étape à franchir : faire assumer au gouvernement le risque de travailler aujourd’hui à des solutions qui se concrétiseront sur le temps long de l’immobilier contrairement à la tentation politique d’agir sur le temps court.
La prise de conscience doit être totale et requiert un véritable sens de l’intérêt général.
Nous y sommes presque ! Encore un petit effort, mesdames et messieurs les ministres.
Pascal Boulanger,
Président FPI France