Nationale

Editorial du Président

Écrire ensemble un nouveau récit

Deux styles différents mais des esquisses de solutions communes.

Mardi, François Bayrou, le nouveau Premier ministre, a évoqué, comme son prédécesseur, la question du logement dans sa déclaration de politique générale.

L’angle d’attaque est différent. Michel Barnier en faisait un axe économique lié au pouvoir d’achat des ménages.

François Bayrou en fait un sujet social et sociétal en considérant que disposer d’un logement est un préalable nécessaire à l’épanouissement des individus : « si l’on ne peut pas se loger, on ne peut pas se faire reconnaître ». Ce constat, que je partage entièrement, résume à lui seul l’urgence de sortir de la crise du logement qui, depuis trop longtemps, étrangle notre pays.

La feuille de route dressée par le Premier ministre peut sembler très vague, trop « générale » disent les commentateurs politiques. Elle est néanmoins claire sur le logement et entre en résonance avec les propositions que nous portons depuis plusieurs années. Il s’agit de simplifier les normes, densifier les territoires, relancer l’investissement locatif privé et l’accession à la propriété, soutenir les maires bâtisseurs.

Nous disposons des têtes de chapitre.

Il convient maintenant de les décliner en rédigeant le récit (ici les mesures) qui permettra de surmonter cette crise.

Toutefois, je veux rappeler que chaque jour perdu dans l’attente d’une traduction législative ou réglementaire aggrave une situation déjà critique. Derrière les chiffres froids des mises en chantier en chute libre et des permis de construire en berne, ce sont des vies humaines qui se brisent : des familles mal logées, des étudiants sans toit, des salariés contraints de refuser un emploi faute de logement à proximité. Dans Les Landes, plus de 40% des offres d’emploi ne trouvent pas preneurs du fait de l’impossibilité, pour les salariés, de se loger à proximité des bassins d’emplois. 

Les propositions concrètes que nous portons auprès des Parlementaires et du gouvernement doivent être adoptées au plus vite, à commencer par celles figurant dans le projet de loi de finances pour 2025 que nous attendons toujours.

Elles sont indispensables :  maintenir la sortie en sifflet du dispositif Pinel pour sécuriser les programmes en cours, exonérer temporairement de droits de mutation à titre gratuit les donations en numéraire si celles-ci sont affectées à l’achat d’un logement neuf, étendre le PTZ sur tout le territoire pour solvabiliser les ménages.

Mais elles ne seront pas suffisantes ! Il faudra très vite donner un statut aux investisseurs particuliers dont à peu près tout le monde reconnait désormais le rôle indispensable pour mettre fin à l’attrition du parc locatif. Parallèlement, le grand chantier de la simplification normative et réglementaire doit avancer à marche forcée : c’est vital pour la survie de nos entreprises, étouffées par le poids de la bureaucratie.

Je veux croire, en ce début d’année, que le nouveau gouvernement saura transformer les intentions en actes. Que les parlementaires, au-delà des clivages partisans, agiront avec responsabilité pour donner au pays les moyens de rebondir.

Nous, acteurs de l’immobilier, sommes prêts à relever le défi. Ensemble, nous pouvons écrire une nouvelle page pour la France, une page où chaque citoyen aura accès à un logement qu’il peut acheter ou louer, moteur de croissance et de cohésion sociale.

La France doit redevenir une terre où bâtir est synonyme d’espoir, pas d’obstacle. C’est un projet ambitieux à construire ensemble !

Pascal Boulanger, président de la FPI France