Nationale

Editorial du Président

Déconfinement, le début de « l’après », mais quel « après » ?

Depuis ce matin, nous sommes entrés dans une période transitoire, sans doute longue, de sortie progressive de deux mois de confinement. Mobilité, commerce, travail en entreprise, télétravail et surtout vivre-ensemble vont revêtir un sens nouveau, représenter une valeur nouvelle, synonyme de liberté et de fraternité. C’est une nouvelle période qui s’ouvre, avec le sentiment que si le plus douloureux est derrière nous, le plus complexe reste à venir.

Douloureux, parce que nous sommes nombreux à avoir à avoir vu la maladie affaiblir des proches, des connaissances, des collègues, et certains pour le pire, malheureusement. Douloureux aussi, parce que nous avons vu nos entreprises durement affaiblies du jour au lendemain : plus de chantiers, plus de permis, plus de clients …

Pour autant, nos équipes et nous-mêmes avons sans doute rarement été aussi mobilisés que pendant ces deux mois, pour sauver nos entreprises et préparer « l’après » : boucler un PGE, négocier la reprise des chantiers, préparer les demandes de permis etc. Nous avons pu nous appuyer sur nos salariés qui, même dans des conditions dégradées, ont continué de faire preuve de solidarité, d’éthique et de goût de l’effort, et sur notre Fédération, dont l’équipe a cherché à fournir aux promoteurs les informations et les conseils si décisifs dans leur gestion de la crise.

On nous parle beaucoup de « l’après », en nous expliquant doctement que rien ne sera plus comme avant, que les français voudront des maisons, des villes moyennes et du télétravail, plutôt que des immeubles, de la densité et de la mobilité. J’envie ceux qui sont pleins de certitudes à cet égard, mais j’avoue modestement ma prudence, car les deux derniers mois nous ont montré que la vérité du jour n’est pas celle du lendemain, et que ce qui nous paraissait le mieux établi ne résiste pas toujours aux surprises de l’épidémie.

Mon « après » à moi est plus immédiat, plus terre-à-terre, mais pas plus facile à anticiper. Avec le déconfinement, nous sortons de la gestion de l’urgence pour entrer dans une phase d’incertitude et d’entre-deux, cette incertitude si difficile à gérer pour les entreprises. Les chantiers reprennent, mais moins intensément. Les mairies vont rouvrir, mais progressivement. Les clients vont revenir, mais prudemment. Les projets vont ressortir, mais lentement.

D’où l’importance d’un plan de relance pour l’immobilier neuf : il y a urgence à recréer les conditions de la croissance d’un secteur aussi important pour l’économie que le nôtre (on voit bien la corrélation entre la paralysie des chantiers, plus forte et plus longue que chez nos voisins, et la baisse du PIB, plus prononcée qu’ailleurs en Europe).

Cela passera par des mesures sur l’offre et sur la demande, que la FPI finalise.

C’est le premier rendez-vous de cet « après » qu’il nous tarde tant de voir émerger.