Coûts de travaux : quelles responsabilités ?
Alerté sur les pénuries et la hausse des coûts de nombreux matériaux, le Gouvernement a annoncé le lancement de médiations entre les parties prenantes dans les filières concernées, dont celle du BTP à laquelle la FPI devrait être associée.
Dans ce débat, nous allons d’abord rappeler l’impossibilité juridique dans laquelle nous nous trouvons le plus souvent d’ajuster nos propres prix à la hausse : nos contrats ne permettent généralement pas de répercuter des ajustements de coûts sur nos clients, qu’ils soient particuliers ou institutionnels. Les pouvoirs publics peuvent se permettre d’absorber une part de surcoûts, dans cette période de « quoi qu’il en coûte » qui a relativisé la gravité de leurs déficits … Nos clients, eux, ne le peuvent pas.
Nous allons surtout reposer la question des responsabilités : après tout, les maîtres d’ouvrage ne sont pour rien dans un problème qui affecte toute la filière, et qui démarre très en amont. Plutôt que de se tourner vers l’aval et ses clients maîtres d’ouvrage, le secteur du BTP devrait requestionner ses relations avec ses fournisseurs en amont – industriels, négociants, distributeurs etc. En période de tension sur les coûts, chacun doit faire des efforts de productivité – y compris, mais pas seulement, les donneurs d’ordres.
La sortie du « quoi qu’il en coûte » commence par là : remettre du raisonnement économique et des réflexes d’entrepreneurs dans la vie des affaires. Dialoguons – ce n’est jamais en vain ! – mais sachons voir toute la chaîne, et faisons en sorte que les acquéreurs ne soient pas la variable d’ajustement des filières fragilisées par des chocs externes.