Nationale

Editorial du Président

Combatifs, libres et exigeants

Le temps suspendu que nous expérimentons depuis le 24 avril dernier, dans l’attente de la formation du nouveau gouvernement, a une vertu : me permettre de faire « un pas de côté », de m’extraire de l’actualité et de rappeler les principes fondamentaux définis par les instances et qui structurent les actions et le positionnement de la fédération des promoteurs immobiliers.

Même si j’ai déjà eu l’occasion de les esquisser, par petites touches, dans mes éditos précédents, au gré de l’actualité et des actions menées, il est essentiel, à ce moment charnière de notre vie démocratique, de les rappeler et de les préciser. Ils vont en effet orienter et baliser toutes les actions que nous serons amenés à conduire dans les semaines, les mois voire les années qui viennent. 

Son ADN étant d’être au service de ses adhérents, la fédération des promoteurs immobiliers se doit d’être dans le combat quand leurs intérêts vitaux sont en jeu, d’être libérale vis-à-vis de ses adhérents afin d’interférer le moins possible dans la vie quotidienne des entreprises de promotion immobilière, d’être exigeante dans ses relations avec ses partenaires, voire intransigeante.

Être une fédération de combat nous impose, sur les sujets qui portent des enjeux forts pour notre filière, d’intervenir en trois temps. Être d’abord dans l’anticipation, afin d’identifier les enjeux et les risques pour notre profession.

C’est notamment le cas de la préparation de la feuille de route de la décarbonation. Nous devons, dans ce cadre, faire « un pas de côté » et amener nos partenaires à faire de même, afin de déconstruire la pensée unique qui s’installe progressivement et qui nous emmène petit à petit vers un seul scénario, celui de la décroissance.

C’est ensuite être dans l’action en intervenant régulièrement, et fréquemment lorsque c’est nécessaire, auprès des pouvoirs publics mais toujours dans un dialogue constructif.

C’est enfin ne pas s’avouer vaincu dès lors que des décisions seraient prises en contradiction avec ce que nous estimons être l’intérêt conjugué de nos concitoyens et de notre profession. Ainsi, nous nous engagerons, si cela s’avère nécessaire, dans des démarches juridiques. C’est le cas pour le recours que nous venons de lancer contre le décret dit « clause filet ».

Être une fédération libre, c’est promouvoir le principe de subsidiarité. C’est ce principe qui prévaut notamment vis-à-vis du médiateur des entreprises. La fédération des promoteurs immobiliers a été la seule fédération à refuser d’être signataire de la déclaration de la filière de la construction relative aux coûts de construction. Nos instances ont assumé de ne pas signer un texte générique qui, même s’il s’avère peu engageant, aurait pu orienter les relations entre les promoteurs et leurs entreprises de travaux. Seules les entreprises de promotion immobilière sont en capacité, au cas par cas, territoires par territoires, de trouver des solutions avec leurs partenaires (entreprises de travaux, bailleurs sociaux, investisseurs) pour répondre à la hausse des coûts des matériaux et de l’énergie.

Être exigeant avec nos partenaires, principalement les collectivités locales, c’est ne pas renier nos principes en acceptant de nous soumettre à certains diktats comme cela est trop souvent le cas lors des signatures des chartes. Celles-ci ne doivent être signées qu’à la condition de favoriser l’acte de construire et non de le décourager sous prétextes divers parfois éloignés de la bonne intention déclarée.  

Quelle que soit la place dévolue au logement dans le nouveau gouvernement, quel que soit le poids politique du ou de la ministre en charge du logement, nous serons combatifs, libres et exigeants.   

Pascal Boulanger, Président de la FPI France