Nationale

Editorial du Président

Changeons notre regard sur l’investissement locatif

L’investissement locatif des particuliers est presque toujours analysé sous un prisme financier et fiscal : un actif de rendement, un actif de plus-value ou encore un actif de précaution.

Bien sûr, il est tout cela à la fois, mais aussi bien plus.

Et c’est justement parce qu’il n’est abordé que sous ce prisme étroit qu’il déchaine les passions et le rejet quasi-systématique de la part des ministères des Finances et de celui des Comptes publics.

C’est cette vision réductrice qui a conduit à la suppression du dispositif Pinel.

Le gouvernement l’a toujours perçu comme un pur produit de rendement, destiné à enrichir les investisseurs particuliers au détriment de l’État, et a refusé d’admettre son rôle fondamental dans la production de logements locatifs. Résultat ? Un effondrement de l’investissement locatif, une crise de l’offre qui s’aggrave et des classes moyennes qui peinent de plus en plus à se loger.

Un autre exemple. Vouloir aligner la fiscalité du locatif sur celle des actifs mobiliers (actions, par exemple), en appliquant le prélèvement forfaitaire unique (PFU) aux revenus locatifs, revient très clairement à considérer le logement comme un placement financier.

Il nous faut changer de paradigme.

C’est dans cet esprit que la FPI travaille sur le nouveau statut du bailleur privé – ou, pour reprendre une terminologie plus pertinente, celui du micro-entrepreneur bailleur. Un statut qui dépasse la seule approche fiscale ou capitalistique et poursuit trois ambitions majeures.

Le nouveau statut répond d’abord à un intérêt économique.

Il s’agit avant tout de construire à nouveau des logements destinés à la location, dans un contexte où la pénurie est redevenue une réalité quotidienne. Favoriser la production de logements locatifs neufs, c’est permettre aux Français de trouver un logement adapté à leurs besoins. C’est aussi garantir des recettes pour l’État, notamment via la TVA générée par ces nouveaux logements.

Il présente ensuite un intérêt environnemental. Les logements produits aujourd’hui sont parmi les plus vertueux en matière de performance énergétique ou de confort d’été. Investir dans un logement locatif neuf, c’est aussi investir dans des logements économes en énergie et compatibles avec les exigences climatiques futures.

Enfin, nous avons conçu ce nouveau statut afin qu’il présente un intérêt social fort, en encouragent la mise sur le marché de logements neufs à loyer modéré, accessibles aux classes moyennes. Trop souvent exclues des dispositifs d’aide et contraintes à se loger dans un marché tendu, elles bénéficieront ainsi d’une offre locative mieux adaptée à leur réalité.

Le logement locatif n’est pas une rente. C’est une réponse essentielle aux besoins de nos concitoyens. A l’instar de Valérie Létard qui l’a bien compris, Bercy doit prendre la mesure de cette réalité et cherche à accompagner les investisseurs particuliers plutôt que de les dissuader.

Mais surtout, au-delà des enjeux économiques, environnementaux et sociaux, il y a avant tout de la joie, de la tranquillité et du mouvement, en un mot : de la vie.

La joie et la satisfaction pour un propriétaire de permettre à un locataire de prendre son envol, la tranquillité d’un revenu complémentaire pour préparer sa retraite, et la flexibilité essentielle à toute trajectoire professionnelle que seule la location peut garantir.

Tout est prêt. Reste maintenant à passer à l’action !

Pascal Boulanger, président de la FPI