Cessons d’appauvrir nos concitoyens !
Il existe un mal français tenace : l’obsession de la redistribution, au travers certains types d’impôts, au détriment de la création de richesse. Plutôt que d’encourager ceux qui investissent, entreprennent et participent à la dynamique économique, nos dirigeants font le choix, depuis trop longtemps, de brider, taxer et réguler jusqu’à l’excès. Cette spirale ne fait qu’appauvrir nos concitoyens, en limitant les opportunités, en fragilisant l’investissement et en entravant le développement économique.
Loin de moi l’idée de contester l’impôt. Il est nécessaire, à condition d’être cohérent et efficace. Ainsi, taxer les flux, c’est taxer une création de valeur : quand on prélève des impôts sur les plus-values ou sur les revenus, c’est qu’il y a eu un enrichissement réel.
Mais taxer le patrimoine sur sa valeur intrinsèque, comme le prévoit l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), c’est pénaliser la simple détention d’un bien, sans aucune considération pour son utilité. De plus, généralement, le patrimoine immobilier conservé ne génère pas de flux financiers.
Contrairement à un impôt sur les revenus fonciers ou sur la plus-value, l’IFI consiste à prélever un impôt sur un patrimoine immobilier… qui a déjà été taxé lors de sa création ! TVA sur la construction, droits de mutation à titre onéreux (DMTO) à chaque transaction, impôt sur le revenu pour les propriétaires bailleurs, taxe foncière annuelle… et pourtant, on continue de taxer, encore et encore, la simple détention d’un bien.
Cet impôt créé il y a près de 45 ans et qui a changé de périmètre et de nom à plusieurs reprises (impôt sur les grandes fortunes, impôt de solidarité sur la fortune et aujourd’hui impôt sur la fortune immobilière) n’a jamais eu de justification économique rationnelle sauf celle de lutter contre la pauvreté. En effet, lors de son rétablissement en 1989, l'IGF, rebaptisé ISF, a été présenté comme un moyen de financer le Revenu Minimum d'Insertion (RMI), un dispositif destiné à lutter contre la pauvreté.
Le résultat est désespérant : le taux de pauvreté est passé de 14,6% en 1989 à 14,4% en 2022 (dernières données connues).
Et ce qui frappe encore plus, c’est l’iniquité flagrante de ce traitement. Pourquoi l’immobilier, considéré comme une "rente", est-il si lourdement taxé, alors que les œuvres d’art échappent totalement à l’IFI ? Deux poids, deux mesures ! Avec tout le respect que méritent les artistes, il me semble que le logement est plus utile qu’une œuvre d’art. Il faut donc libérer l’immobilier de ce carcan artificiel et absurde, qui nuit à l’investissement et aggrave la crise du logement.
En réduisant, par des ponctions fiscales, année après année, la valeur intrinsèque de l’investissement immobilier, l’État dissuade l’épargne dans la pierre, pourtant un levier essentiel de stabilité et d’investissement productif.
Je porte une tout autre vision : créer de la richesse, plutôt que de la redistribuer en pénalisant ceux qui possèdent.
Nous avons besoin d’un changement de paradigme. Plutôt que d’étouffer l’investissement immobilier sous prétexte qu’il serait une rente, facilitons-le ! Plutôt que d’appauvrir nos concitoyens, donnons-leur les moyens d’enrichir notre pays.