250 000 logements sociaux ? Chiche !
Cette semaine, Emmanuelle Wargon fait le constat d'une chute des agréments HLM et évoqué un objectif de 250 000 logements sociaux à produire en deux ans. La FPI est partagée sur cette annonce.
Pour les promoteurs, c'est une mauvaise nouvelle si cet objectif va de pair avec l’octroi de nouveaux avantages et s'il provoque ainsi de nouvelles inégalités de traitement, alors même que les promoteurs et bailleurs sociaux tentent conjointement et en bonne entente de produire du logement abordable depuis longtemps.
Dans le rapport Lemas sur la qualité des logements sociaux, il était par exemple proposé récemment de « donner aux bailleurs sociaux un droit de préférence ou droit de première offre pour l’acquisition du foncier stratégique à prix encadré ». Dans notre pays, nous avons décidément du mal à sortir de la logique « pour que je gagne, quelqu’un d’autre doit perdre »…
La bonne réponse, ce n’est évidemment pas de modifier la répartition d’un foncier rare entre opérateurs publics et privés, c’est de rendre le foncier abondant pour tous !
En revanche, c'est une bonne nouvelle si cet objectif s’accompagne d’un volontarisme de l’Etat et des élus locaux, car pour produire 250 000 logements sociaux, il faudra obtenir des autorisations pour les construire. Dans le marasme actuel, ce ne sera pas la partie la plus facile du dossier...
En toute hypothèse, cet objectif ne sera jamais atteint sans les promoteurs. Rappelons que le bilan 2019 des logements aidés, publié par l'Etat estime à 53,6 % la part des logements sociaux ordinaires neufs produits en VEFA par les promoteurs (cf. page 66), dont 60 % en Île-de-France et 73 % en PACA.
La FPI est donc tentée de dire « chiche ! », car pour produire ces 250 000 logements sociaux, il faudra relancer tout le système de production dans les zones tendues, tant les programmes sont mixtes et les marchés imbriqués ; il faudra au moins 900 000 logements autorisés en 2 ans pour en produire 250 000 sociaux. Mobilisation générale !