Les risques de la surenchère
La FPI conteste régulièrement la surenchère que certaines collectivités locales nous imposent dans les PLU, les chartes etc. : matériaux, stationnements, performance thermique, accessibilité, mixité, réversibilité, verdissement – la réglementation nationale devient moins l’objectif à atteindre que le socle à partir duquel de nouvelles exigences peuvent s’exprimer. Le décideur n’étant pas le payeur, rien ne tempère ces ambitions.
Cette tendance, si elle fait écho à l’ambition d’une ville désirable, crée aussi un risque : celui de produire du logement trop cher, qui s’écarte des attentes de nos clients. Car nous produisons d’abord pour des consommateurs et des habitants. C’est donc de leurs besoins qu’il faut repartir.
Que nous disent-ils ? D’abord qu’ils veulent des logements abordables (60 % des locataires voudraient acheter mais sont empêchés par les prix) ; et comme le montre le baromètre Qualitel paru cette semaine, qu’ils attachent le plus d’importance, en ville, à des choses simples – des logements confortables, qui respectent leur intimité et gardent la fraîcheur l’été. Au gré des projets, il faut qu’il y ait de la place pour l’innovation et pour l’ambition, pour des démonstrateurs comme le futur village olympique, pour des projets qui bougent les lignes comme nos Pyramides les mettent en valeur. Et dans un pays qui produit chaque année entre 200 000 et 250 000 logements collectifs, il nous faut aussi des solutions industrialisables et reproductibles à grande échelle, pour une production à coûts maîtrisés.
Cet équilibre, il faut le définir avec les élus, en fonction des projets, des territoires et de nos clients.
Alexandra François-Cuxac
Présidente de la FPI France